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Hier, j’étais au bout du rouleau. La période que je traverse ne me laisse aucun répit, la chaleur m’accable, et à la veille d’un jour férié, je savais que je n’allais pas faire un viaduc, contrairement à la plupart de mes contemporains, en gros, si je n’avais pas comme but d’aller jusqu’à la saison 9 de ma série comique préférée (je n’en suis qu’à la saison 5), je pense que je pourrais faire une Mike Brandt, même si je n’ai qu’un étage à la maison. Si l’alcool ne pouvait rien combler, ce vide pouvait le temps d’une baisse de ma propre réglementation, se voir recouvert par un halo de fumée que des amis pas bien malins prennent pour une odeur d’épices à barbecue (oui, comme vous j’ai des amis stupides.). Sauf que je n’avais rien sous la main, et encore moins dans les poches. Je suis alors fouillé dans ma pile de disques à chroniquer ou pas, pensant y trouver une suite de morceaux, comme les marches d’un escalier vers la béatitude (oh bordel, cette phrase n’est écrite que sous l’effet d’un thé matinal et d’une madeleine maison). Intrigué par la pochette, comme si Yoko Ono tournait dans une des innombrables séries d’horreur sur Netflix, j’avais extirpé de cette tour de Pise de disques le « Almost Touching » de An Laurence, laissant la feuille de presse de côté, déjà car j’étais fatigué (et je le suis toujours) et ensuite car elle est en anglais, et que mon niveau d’anglais tend à refleter le niveau moyen de celui de notre classe politique. An Laurence est une guitariste Montréalaise, mais semble autant attaché à la six cordes, qu’à la poésie descriptive d’un univers qui pourrait sortir du crâne d’un Guillaume Musso sous l’effet combiné d’une glace au tapioca et d’un verre l’élixir de poireau. Et là en me lisant, c’est la révélation. Ce disque mêlant la musique contemporaine, audible ou non et silences recouverts de la voix de An Laurence, m’a permis de m’extirper de ma torpeur (allitération balaise maître Capello) à défaut de me séduire au point de foncer vers CDG (Charles de Gaulle pour ceux qui vivent à plus de 10 km du centre de Paris) pour prendre un avion direction Montréal et entendre An Laurence me parler dans le creux de l’oreille. Une expérience d’écoute, comme une expérience de vie, histoire de s’absoudre d’un moment de grand flottement. Presque touché.




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