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Le multi-instrumentiste zélé originaire de Santa Fe sort son sixième album sur le label Pompeii Records : est-ce à dire que Zach Condon, qui fit en mai 2006 avec Gulag Orkestar une entrée fracassante sur la scène indie pop folk bigarrée, s’est injecté dans ses veines balkanico-mexicaines une dose de soul et de funk ? Que nenni, ce Pompeii Records n’a rien à voir avec celui qui late 60s signa Ike & Tina Turner : toute homonymie bue, il s’agit de la structure fondée par notre trublion en chef, suite au trip italien du Gallipoli de 2019, publié par 4AD. Il faut dire que Zach Condon, alias Beirut, a la bougeotte et ce n’est pas son dernier disque, composé sur l’île de Hadsel, en Norvège, terre du dramaturge Henrik Ibsen, qui nous démentira : ami lecteur, plonge-toi dans sans hésiter dans Hedda Gabler, comme je me réjouis, dès le morceau introductif, minimaliste et bardé de vocalises somptueuses, de retrouver la prestance d’un artiste désormais passé sous les radars de la hype. Si, dans Hadsel, neigeuse septentrionalité il y a, elle se pare d’aurores boréales réverbérées et d’arrangements cuivrés, la trompette est toujours là, fluide, chaleureuse, amicale, et les percussions feutrées nous entraînent on the track. Composés sur un vieil harmonium, les douze titres de ce nouvel album rendent hommage au temps qui passe et à la lenteur qu’il faut savoir ne pas subir, car intrinsèque de nos biorythmes anciens, lorsque – faute de lumière artificielle – nous nous en remettions au ciel pour guider nos gestuelles épurées. Chaleureux et mélancolique, touchant, parfois baroque (Stokmarknes), riche de simplicité simple, Hadsel se fait cabane hivernale pour les cœurs chavirés, qui trop souvent prennent l’eau ou l’iceberg dans la tronche, c’est beau, c’est réconfortant, ça fait un bien fou.




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