Sérieux Pierre je ne t’ai pas oublié, comment le pourrais je, tu dois avec Will Oldham et Angil te battre pour le titre de l’artiste le plus chroniqué. Mais le bordel qui me porte et qui m’entoure fait que parfois je m’égare et j’égare. J’ai donc remis la main sur ta nouvelle livraison, elle qui m’avait accompagnée avant de partir en vacances, et qui avait du s’égarer, vexée de ne pas prendre la route du soleil. Notre amour en a donc été contrarié, et c’est avec joie qu’elle m’est réapparue. Dire que j’aime ce nouvel opus serait un euphémisme, tu sembles t’éloigner du simple appareil. Tu as des affaires à te mettre sur le dos, du coup tes chansons gagnent en épaisseur, gagnent en assurance de ta part. Tu sais que depuis qu’Herman Dune fait des pas de géant une place est à prendre, et j’ai toujours préféré le petit poucet à Gulliver. Tes chansons ont quelques choses d’astrales, car stupide est celui qui imagine que l’on écoute invariablement Daft Punk ou Air dans l’espace, non dans le cosmos on doit écouter des chansons comme les tiennes. Pour ce nouveau disque tu as certainement utilisé un nouveau fertilisant, tu as attendu la maturation comme un grand vin, et tu as servi ce qu’il y a de meilleur chez toi. Si on pouvait avoir du mal parfois à te proposer le temps d’une soirée de socialisation amicale (plus prosaïquement quand quelqu’un vient manger à la maison) mais là qu’avec « who cares , me ! » je pense même que les convives resteront plus longtemps, et ça à la limite n’est pas à mettre à ton crédit (o :. Donc désolé pour le retard qui n’a d’égal que la faculté d’émerveillement d’un Jack Lang en plein congrès de Reims, car tes pas à toi sont ceux d’un songwriter épatant.