> Critiques > Autoproduits



Je voudrai entendre un jour Pastoral Division dans ma radio, une belle manière de parler de ce très beau EP des Normands. De facture électro pop, ces six chansons sont surtout bercées par une veine qui irrigue les grands romans de la déshérence, de la recherche d’un point d’ancrage dans les grands espaces. Se guidant avec le soleil, le disque est inondé de lumière, le groupe préférant chasser les idées sombres par des éclairs presque mystiques (Every Simple Is An Ornament). Le disque semble alors se construire un destin Velvetien, réécrivant l’histoire faisant de Lou Reed un Robin des bois crédible et John Cale un herboriste de renom. Car le talent de Pastoral Division tient là, plonger une musique urbaine, un son sortant des constructions d’un Le Cordbusier, dans un lieu naturel, plonger dans les ombres des arbres, parfois inconfort par le bruit des animaux. On pense aussi à la froideur relative des Notwist atténuée par la chaleur d’une nature comme une couverture, la mélancolie par toujours ici synonyme de petite larme au coin de l’œil. Je ne peux que vous conseiller d’écouter « Human Smoke » ou le protéiforme « A Fake Romance » c’est un avant goût de ce qu’une radio digne de nos oreilles pourrait passer, retrouvant le gout du naturel, sans pour autant chasser nos aspirations plus urbaines.