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Qu’il est bon de tomber, sur la recommandation d’amis aux goûts certains, sur un album donnant envie de pousser à donf le volume de la chaîne et de faire fi des plaintes du voisinage (pourtant habitué à nos enthousiasmes électriques). Deep Heat, quatuor de Melbourne, risque de nous causer quelques problèmes auprès du proprio mais cela en valait la peine : « New Design E.P », cinq titres méchamment pop-rock (voire à la limite du punk, parfois) qui agrippent et refusent de lâcher prise, cinq titres à faire tourner en boucle tant l’énergie et l’enthousiasme du groupe impressionnent, passionnent, déraisonnent.

Au petit jeu des références, Deep Heat nous rappelle que les Pixies furent le groupe favori de nos années collèges. Car les Melbournians partagent avec la formation de Francis Black un même sens de la pop élastique ; celle qui, malgré des guitares coriaces frôlant souvent le mur du son, n’en demeure pas moins légère, en apesanteur, comme si la saturation et le déluge électrique se transformaient soudainement en havre de paix. Deep Heat : des caresses en forme d’uppercuts, un câlin en plein Kâma-Sûtra, un baiser charnel lors d’un tremblement de terre.

Ne surtout pas penser power-pop, ni même punk-rock, ni même pop-rock finalement. Ce groupe est ailleurs, higher. Osons un cliché : Deep Heat incarne aujourd’hui, sans doute mieux que quiconque, le rock dans ce qu’il possède de plus élémentaire, de plus primaire : permettre à une foule hagarde de se trémousser jusqu’au plus festif des pogos (difficile d’imaginer à quel point un concert de Deep Heat doit certainement pousser le public à la déraison) ; affirmer que la violence sonore doit procurer chez l’auditeur une sacrée sensation d’euphorie (inutile de tirer sur le joint pour planer en écoutant « New Design E.P ») ; donner à chaque chanson un tel speed, une telle vitalité, qu’au finish le converti s’imagine repartir en pleine jeunesse… Peut-être le parfait bonheur ressenti en écoutant la musique de Deep Heat provient-il d’ici : loin des albums habituels qui aiment à nous considérer comme des adultes, celui de Deep Heat nous oblige à redevenir l’étudiant couillon et potache que nous fûmes un jour (dans une autre vie). Et ça fait grand bien !




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