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J’avais aimé le EP, je ne vais pas vous cacher (d’ailleurs pourquoi le faire) que j’adore ce LP qui reprend d’ailleurs certains morceaux du EP (notamment le bulldozer Single « Let’s Walk and Talk » qui dans pas mal de discographie ferait caricatural, mais Markion sait y adjoindre quelque chose qui irradie et fait basculer le morceau dans le sublime).

J’adore déjà car il y a dans cette électro une vraie joie, une humanité pas niaise et surfaite, quelque chose qui touche le cœur et les corps. J’adore car les collaborations ne sont pas des outils marketing, des invitations pour grossir un auditoire nouveau. Il est donc plus que louable, et surtout hyper plaisant de croiser ici des gens que nous aimons beaucoup Etienne Jaumet, We are enfant terrible, Rocky et surtout Cerceuil, pourtant éloigné à la base de la sensibilité de Marklion, même si musicalement les deux jouent dans le même registre.

Et comme le disque est malin, et non pas opportuniste, il sait se faire aimer dés son entrée en matière avec le superbe « Your Eyes In The Sky Of Mars » comme si LCD Soundsystem replongeait dans la malle à souvenirs de James Murphy, retournant vers des sons et une façon de mettre le chant dessus qui date et nous charme. Les sonorités et les rythmes de Marklion nous ramènent dans la fin des années 80, vers la fin de cette décennie décriée, quand les rockeurs commencent à trouver les cordes difficiles à changer, comprenant que les boutons de l’électronique avaient une durée de vie plus longue. Sans jamais tomber dans la caricature, Marklion touche toujours droit dans le mille, réussissant une suite de tubes, faisant de ce « Grande Camouflage » la meilleure façon de danser intelligent depuis qu’un soir au Madison Square Garden une certaine idée de la musique est morte. C’est toujours fin, tout s’accordant avec justesse, n’utilisant jamais la grosse ficelle du rythme qui vous tiendra en haleine comme une bourdon, Marklion cherchant même à nous provoquer gentiment à nous faire perdre le fil, nous interdisant de nous endormir sur nos nouveaux lauriers de danseurs. C’est avec ce genre de disque que l’on arrivera à réconcilier des mouvances qui parfois finissent par se distendre. Mention spéciale à « Father’s Lines », pièce majeure, périple plus que ballade, titre que le « chanter parler » finira par nous emporter dans des rêves presque inavouables, avant de nous faire retomber dans la volupté naïve de la très petite enfance.

Markion ne pourra pas rester longtemps caché avec ce genre de disque




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