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Dire de "New Wild Everywhere", dernier album des Great Lake Swimmers qu’il m’avait déçu traduirait mal mes impressions face à cet album comme un verre à demi plein, à demi raté ou à demi réussi...

Il faut voir aussi que Tony Dekker, le patron du groupe, nous a habitué à une forme d’excellence avec ses albums aux tonalités Folk avec ce sens de l’épure qui vous mettait le frisson, qui vous créait l’illusion d’être avec lui près d’un feu de camp à la seule lumière des étoiles avec le crépitement du bois comme un métronome tranquille...

Non, "New Wild Everywhere" prenait des chemins trop Pop sans saveur qui provoquaient des envies irrésistibles de bâillements.

Avec "Prayer Of The Woods", premier album solo de la tête pensante des nageurs du grand lac, c’est comme ils disent dans la langue de Dylan, Back to the basics, un retour aux sources avec un Tony Dekker seul aux commandes, en complète autarcie qui ressert les propos à l’essentiel... Sa guitare, quelques touches de Mellotron, d’harmonica et cette voix céleste...

Vous rajoutez en plus une reprise du "Carefree Highway" de Gordon Lightfoot (injustement méconnu en nos contrées) et vous obtenez un album qui rendra sensible chaque parcelle de votre corps blasé.

Le canadien fait une carrière discrète, humble à son image. C’est avec empressement qu’on lui pardonnera le demi faux pas de "New Wild Everywhere" à l’écoute de titre comme "Final Song" ou "Empty Arms".

C’est étrange comme parfois quand des artistes cherchent à s’effacer derrière leur œuvre comme toute la beauté de leur générosité déborde de ces temps d’entre deux, de ces silences qui comblent le vide, de ces petits instants de fragilité comme sur ce "Prayer Of The Woods"...

C’est comme le retour à la surface de nos réalités des voix de nos ancêtres qui nous rappellent que nous ne sommes rien sans notre futur, que notre futur se conjuguera un jour au passé.

Mais pour l’instant, cet instant seulement, il faut savoir profiter de ce ciel étoilé comme peint par un magicien céleste et entendre cet enfant en nous qui parle dans son sommeil.

Ces merveilles absolues que sont "Hearing Voices" ou "Under A Magician’s Sky" vous soutiendront longtemps.

A l’écoute de ce chef d’œuvre d’épure et d’émotion, je ne peux m’empêcher de penser aux autres Canadiens, Evening Hymns, autres créateurs de beaux frissons.

Il y a des albums que l’on entend et ceux plus rares que l’on écoute, qui nous réconfortent, qui nous redonnent le sourire ces soirs de doute où la déprime guette, où la peur du lendemain matin se fait pressante... Tony Dekker est de ceux-là, peu nombreux qui rassurent, de ceux qui éloignent la noirceur pour un instant, juste pour un instant seulement...




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