Il y a deux informations à prendre en compte en lisant cette chronique. Tout d’abord, c’est que Jullian Angel est quelqu’un que je connais et que j’aime beaucoup, tant pour son talent que pour sa personne et son engagement artistique. Le délicat exercice de la chronique subjective est donc malmené. Mais je ne l’aurais pas chroniqué si je n’avais été sincèrement convaincue par la démarche.
Le second avertissement concerne l’objet lui-même. Car il ne s’agit pas d’un album mais plus d’un livre concept, de la poésie accompagnée d’une bande sonore. Un livre auto édité à 150 exemplaires, un recueil de poèmes en anglais accompagnés de photos de David Alouane. On peut acquérir le livre contre 18 euros ou bien télécharger les titres et le PDF via bandcamp, pour une somme moins élevée (mais du coup, c’est moins ludique, et moins joli) Le songwriter a mis sa voix de côté et a composé onze titres éloignés de sa folk un peu sombre habituelle, mais plus proche d’un post rock instrumental qui donne un souffle épique la lecture. Une très belle bande son qui rend songeur, rêveur... De ce que j’ai compris (je n’ai pas une maîtrise totale de la langue anglais, même si elle n’est pas totalement ridicule), Jullian Angel nous parle de rencontres médiocres, de discussions de bar, d’écrire, de rêver, ce n’est pas seulement les pensées d’un poète qui vagabonde dans les bars, le carnet et le crayon à la main, il y a aussi de le noirceur et de l’humour, dans ces poésies qui racontent comment les hommes et les femmes se ratent souvent. Ils sont à ça de..., mais ils se croisent et tournent au coin de la rue, ou s’abandonnent à quelqu’un d’autre.
C’est la leçon tragi-comique de Jullian Angel qui continuera d’arpenter les bars, observant les couples, les failles, laissant ses pensées errer, pour en faire de belles chansons ou de beaux poèmes.