Répondant à l’appel de Gérald, grand manitou d’À Découvrir Absolument, n’écoutant que notre courage et notre abnégation, nous nous sommes portés volontaires pour un live report à l’arrache (ou pas, on verra au fil des jours) du merveilleux festival la Route du Rock qui fête cette année ses 25 ans… mais sans Björk.
700 km plus tard, on rejoint le public déjà nombreux à la Nouvelle Vague, la salle de musiques actuelles de Saint-Malo pour y découvrir Sun Kil Moon et The Notwist.
Sun Kil Moon ouvre le bal en groupe (ils sont 3 avec lui : 1 batteur, 1 guitariste (baryton), 1 clavier). En introduction, Kozelek s’excuse de l’annulation de Björk, en précisant qu’il l’avait vu et qu’on rate quelque chose, mais que bon, lui, il est là. *Applaudissements*
Dès le départ, il joue à bousculer le public en essayant d’attraper les appareils photos à sa portée – à noter d’ailleurs qu’il n’y a pas de photographes officiels en avant-scène – et réussissant à en saisir un, il le garde autour du cou comme un trophée pendant tout un titre, puis le rend finalement à la journaliste, rassurée.
Tout au long du set, il dirige son concert d’une main de fer, donnant le tempo en battant le rythme sur son tom, indiquant l’intensité du jeu au reste du groupe en leur faisant des signes, en règlant le volume du guitariste en plein morceau (!). Il harangue aussi le public pour l’obliger à participer, à chanter les paroles (que peu connaissent), à réagir et à l’ovationner. Le pire c’est que ça marche, on se laisse prendre au jeu !
Contrairement à ce qu’on aurait pu redouter à l’écoute du dernier album assez monocorde, Kozelek nous étonne par sa superbe voix chantée noyée de réverb qu’il n’hésite pas à pousser jusqu’au cri saturé : la magie opère, on se laisse complètement immerger dans sa musique.
Ils jouent essentiellement des morceaux des 2 derniers albums, Universal Themes & Benji ainsi que The Weeping song, chanson de Nick Cave qu’il dédie au fils de celui-ci, récemment disparu.
Le concert se termine avec This Is My First Day And I’m Indian And I Work At A Gas Station dont il modifie toute la 2e partie du texte en y ajoutant ses dernières anecdotes de tournées (qui font marrer la salle). On note en special guest l’excellent vibraphoniste de The Notwist.
Une bière plus tard, nous revenons illico au plus proche de la scène pour profiter pleinement du concert des allemands de The Notwist. Nous les avions déj à vu sur la tournée de Close to the glass, on s’était alors fait surprendre par l’intensité de leur show et attendions avec impatience ce concert, comme visiblement tout le reste de la salle.
Leur set est un peu spécial cette fois, puisqu’ils jouent tout l’album Neon Golden, mais pas dans l’ordre et réarrangé, dixit Markus Acher, le chanteur guitariste. Augmenté d’un vibraphoniste (en béquilles !), le set démarre en douceur mais ça ne va pas durer. Dès qu’arrive Pick up the phone, l’intensité monte d’un cran, pour atteindre son paroxisme sur Pilot, LE tube et son passage central à la limite de la transe qui fait danser le public totalement conquis ! Les Notwist ne sont pas en reste, ils dansent et triturent leurs instruments en martelant le rythme de façon hypnotique.
On aurait pu s’attendre à un set court (la durée de l’album), mais à peine sorti de scène, le groupe revient pour interprêter 6 titres de Close to the glass, en 2 rappels généreux. Nous en sortons épuisés mais ravis. Il semble qu’on ne soit pas les seuls.
Comme le dit un ami sur Instagram : "Ça va être hyper dur pour Björk de faire mieux que The Notwist à la Route du Rock. »