Voici le bilanc des lecteurs avec un taux participation proche d’une élection européenne au fin fond de l’Auvergne. Il n’empêche, nos lecteurs ont bon goût.
1. Fontaines D.C. "Romance" (XL Recordings)
En voilà un drôle de disque, hyper accessible, hyper efficace, canaille en diable, sans tube (quoique) ni fil conducteur, un disque grand public un peu malade, à l’image de sa pochette qui… qui quoi ? Oui, la pochette ! Elle est abominable, non ? Alix de Stermania
2. Bertrand Betsch “Kit de Survie en Milieu Hostile” (Microcultures)
Il est temps, je pense de réécrire l’histoire de la chanson d’ici, et de replacer Bertrand Betsch dans le peloton de tête. Avec ce disque, je pense avoir été irradiée par ce monument de justesse et de grandeur, un disque dans lequel la mélancolie trouve un endroit où se lover sans maquillage. Meilleur titre d’album (on frise le génie à ce niveau.), ce nouveau Bertrand Betsch est un tsunami sur la chanson d’ici.Gdo
3. Eels “Eels Time !” (E Works / PIAS)
Et après tout, même si Eels Time !, une fois passé son début plaisant, est anecdotique, l’on ne peut que se féliciter, à l’aune des disparitions précoces de Vic Chesnutt, Elliott Smith et Mark Linkous, de disposer en la personne de Mark Oliver Everett de l’un des derniers survivants de la pop racée des 90s, à cheval entre héritage 60s vachement bien digéré (zéro complexe) et production décontractée, lo-fi et do it yourself. Rien que pour ça, respect : tu dures, j’adore. Alix de Stermania
4. The Cure « Songs of a Lost World » (Fiction)
5. Nonstop « Alien au pays des aliénés » (Petrol Chips)
« C’est Petrol Chips qui publie ce disque essentiel, et ça tombe bien car en plus d’être un beau label, son patronyme a le même goût que cet album : celui de pommes de terre sautées à l’huile de vidange, grillées à même le capot d’une Fiat Panda en plein cagnard, qui ne sera certes jamais réparée, mais qui est belle, là, sous le soleil, à cuire des frites industrielles plus réconfortantes que n’importe quelle création célébrée d’un cuisinier fort distingué. » Damien B.
6. Beth Gibbons “Lives Outgrown” (Domino)
Toujours là quand il ne faut pas, Beth Gibbons nous assène le coup de grâce, appuyant sur la tête pour mieux la tenir sous l’eau. C’est beau, pastoral, presque cryptique, mais comme depuis 30 ans, addictif comme un poison violent. La douceur perfide. Gdo
7. Memorials “Memorial Waterslides” (Fire Records)
« ...C’est un disque traversé par quelque chose que nous percevons, mais qu’il est impossible de nommer. Énorme, disque cinglé ou expérience créatrice débridée, ou plongée dans un inconnu peuplé de sirènes tentatrices. » Gdo
8. Tindersticks "Soft Tissue" (City Slang)
C’est tellement bien fichu, et les ornementations, à la fois simples et luxuriantes, se dévoilent lentement, patiemment, amplement, je me régale, c’est comme un défilé de bon goût, on se félicite d’assister à une débauche de swing, de savoir-faire et de beauté. Haute couture. Alix de Stermania
« Cet album redonne foi en la mélancolie. Une mélancolie hypnotisante mais constructive, rafraîchissante mais chaleureuse. Un disque beau comme un paradoxe heureux. » Damien B.
10. Shellac « To All Trains » (Touch & Go)