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Surprise. C’est le premier mot qui me vient naturellement après la première écoute de Getting Back, nouvel album de The Missing Season. Surprise, car, je gardais en tête le souvenir du duo composé par Nicolas Gautier et Marin Perot et auteurs de compositions acoustiques à dominante folk classieuses et émouvantes.

J’avais oublié (les limites de la mémoire tampon), que le groupe s’était émancipé et avait déjà lâché la bride notamment sur after hours dont un titre venait électrisé notre volume 31. La formation s’est en effet étendue à Kevin Le Tétour, Xavier Rosé et Samuel Rolland élargissant d’autant les possibilités que les paroles de Party Girl pourraient en partie illustrer :

(…)

All the while the drums are beating hard

and guitars scream in the background (…)

Ce souhait d’évoluer sans relâche est visiblement un sujet que le duo originel tient pour essentiel tant il traverse les textes des 11 morceaux qui composent l’album.

Dès Run On, qui ouvre le disque, The Missing Season nous incite à croire en un changement possible, euphorisant et libérateur comme son final endiablé :

(…)

Run on ! And Just don’t stop till you are done

You’ve been dreaming for too long

for a chance like this one

(…)

Et c’est peut-être cette Party Girl, petite cousine d’une amie dont le frère a trainé avec Sebadoh qui pourrait bien nous l’amener sur un plateau, et même si pour cela il va falloir se dépareiller de cette Fear, qui nous retient trop souvent :

(…)

Never move, never change, it’s your mission

Stay the same at the place you’ve been given

D’you hear those words inside your ear ?

(…)

We live our lives around this fear

I want it all I want it now

(…)

We’d live our lives free from the fear

Il faudra aussi ne pas se laisser rattraper par ce Power Hungry Man cet ami qui ne nous veut pas que du bien, feinter le charme ensorceleur de cette mélodie aux guitares carillonnantes et au refrain imparable et entêtant.

Ne pas se laisser trop embarquer par la nostalgie, ou plutôt, faire face à la réalité du temps qui passe avec une forme de douce ironie distanciée comme le suggère le très lo-fi At your weeding.

Se laisser dériver un temps à la réflexion sur le lunaire The Void aux accents Grandaddy-esque, prendre un peu de recul sur Getting Back pour faire le tri avant de relancer la machine sur Shake Shake vers de nouveaux horizons :

(…)

Baby, you seem alright with me

But TV tells me I shouldn’t rush you into this thing

This town’s not big enough for us

So where d’you wanna go now ? I’m dying to leave

(…)

Et ce sans renier ce qui compte. (Notorious Man, Shake Shake puis Shadows démontrent en effet que le goût pour les compositions limpides et ultra-mélodiques des origines du groupe sont autant de « fantômes » qui accompagnent le dorénavant quintette vers un équilibre bluffant qu’incarne brillamment la belle balade noise Sunday Night final aussi émouvant qu’addictif.

J’en viendrais presque à regretter de ne pas avoir céder à la tentation de la liste de résolution pour 2016, ne serait ce que pour le plaisir de les rayer toutes et de n’en garder qu’une : Evoluer sans se renier, tant Getting Back est la preuve éclatante que c’est possible, mais qu’en plus, le résultat peut être sacrément séduisant.




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