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Il y a quelques jours de cela, je postais sur mon compte facebook, comme je le fais depuis plus de trois ans nuit après nuit, un texte a moi sur un thème de Hyphen Hyphen « Fear is blue » je ne connaissais pas le groupe, sinon une ou deux chansons qui avaient attiré mon oreille dans mes quêtes nocturnes de découvertes. Normalement, je mets des musiques qui créent en moi des émotions, et qui de plus, collent à mon texte, mon hobby, comme coller des ailes en plastique sur des avions millimétrés au millimètre, comme coller des timbres les uns après les autres dans un certain ordre pour un certain plaisir dans une certaine hystérie. Un de mes amis répondit alors quelque chose comme Beurkkkk. Je lui demandais si mon texte avait été si terrible, ce a quoi il répondit « Toi non, eux ». J’ai parfois ce comportement rebelle d’adolescent devant son patriarche qui fait que tout ce qui déplait m’enthousiasme encore plus, pour l’emmerd…. Un peu, mais gentiment, je me décidais a adorer ces gens là (la même chose passa avec Silversun Pickups, et je suis encore ravie d’avoir voulu emmerd… quelqu’un). Pour adorer, il faut connaitre, et voila que par chance, mon boss me propose d’écouter un groupe au nom d’évocation baltique ou nordique, les « Et ben alors » niçois d’ Hyphen Hyphen. Après « in bed with Madona », je me proposais un “In kitchen with Hyphen Hyphen ”, décortiquer cette crevette pour en savourer toutes saveurs. Voici donc mon journal de bord de guerre et batailles perdues ou gagnées sur ce bon petit disque.

Hyphen Hyphen c’est, comment dire, une entité au lyrisme exacerbé, absolu, si l’on traite le sujet comme l’aurait fait mon cher Sun Tsu, nous pourrions insinuer que Hyphen Hyphen est l’infanterie légère des rêveurs, somnolents marchant au son des tambours de guerre, forcenés obligés, et d’une vaillance romantique terrible, pour être plus visuel, ce sont ces soldats de plomb de second plan dans les films belliqueux, qui volent dans les airs au plus tordu de la bataille, vous savez, quand la musique de fond s’énerve en tristesses grandiloquentes, et qui se meurent dans les bras du héro (normalement un gradé, voir même un hussard d’uniforme impeccablement repassé et haut en couleur… là j’en fait trop) et rendent l’âme en soupirant les noms de toute sa progéniture, noms que le héro oubliera, car, dans ces régiments là, il n’est pas précisé ne font pas parti du sac de campagne ni carnet ni Bic, chose utile pour noter les adresses des familiers de défunts au creux des tirs. Hyphen Hyphen sont de ceux-là, de ceux qui essayent de survivre entre les héros habituels (Florence and the machine, Zola Jésus, Lykke Li, Iamwhoiamwhoami entre autres) et vouant loyauté féodale aux encore un peu monarques Björk o Kate Bush. Porte drapeaux, enfants aux tambours, autant est-il que leur talent pour prendre des galons est réel et visible, et qu’il ne manque peut être qu’une blessure de guerre, ou qu’un geste héroïque qu’aucun héro n’ait encore fait, un truc unique, un discoure d’orateur romain, un braveheart, un Patton. Hyphen Hyphen ont tout pour plaire actuellement (demain il faudra peut être pensé a une nouvelle stratégie). Ils ont l’image, l’élégant design, un visuel autant sur papier que sur pellicule, armés ainsi pour les guerres froides, ils ont aussi ces chants (quelle belle et maitrisée voix, madame Santa), ces chants qui tiennent autant du mysticisme des gospels des églises de l’humide Mississippi que des envolées psychédéliques des peaux blanches hippies, des envies d’opéra et un regard sur les sons de chakras. Leurs thèmes sont effectivement des chants jouxtant le baroque, chants aux émotions contrôlées et finement utilisées, dans ce style de musique, pour survivre aux ennemis, il faut être orfèvre de ses cordes vocales, connaitre l’engrenage de mille pièces qui se voue a l’extase, ici, nul doute de la beauté et intelligence de l’organe. Et comme souvent, cet instrument n’est rien sans les autres pour le mettre en valeur. La musique est, dans le cas d’ Hyphen Hyphen, plus qu’une baïonnette, un missile a tète chercheuse, conscient de sa qualité, et cherchant la sécurité du plaisant a tout prix, provoquant certes une certaine commercialité dans les rythmes et crescendo juste reprochable, le brise glace si bien appris, une quête de l’universalité, guerre globale. Ce n’est pas là une critique, tôt ou tard, de toute façon, il faudra sortir des tranchées et essayer l’héroïque assaut. Hyphen Hyphen sont encore prudent, malgré le fait indéniable qu’ils prennent un réel plaisir à jouer, ils préfèrent user l’ennemi a l’obus, quand le terrain sera dégagé, je suis sur qu’ils iront attaquer toutes les forteresses, vainqueurs, héros uniques, un groupe enfin a part. Reste quand même que ce « Time » est effectif, notre faim grandit et nos portes ont tendances à s’ouvrir a ces sons, cette stratégie est bien calculée (les calculs, en art, ne sont pas toujours péjoratifs) et les soldats d’infanterie bien entrainés, prêts à sauter en l’air si il le faut. « Time » est une bataille comme on aime les narrer et surtout comme on aime les écouter, envoutante et qui pénètre en nous comme balle si facilement, ornées de refrains comme oriflammes, une bataille d’où ne naitront pas encore des légendes, mais qui rapproche l’infanterie légère d’une certaine victoire, a venir. Maintenant, revenez me dire que Hyphen Hyphen est seulement un beurkkkk sur mon post, et je vous ferai la guerre.




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