Gontard ! a rencontré le rock’n’roll capitaliste... C’est ce qu’il raconte (à peu près) dans sa chanson Vince Taylor. L’envie de voir revenir "l’amitié, les gangs", le rock, quoi, "pas la guerre froide". Gontard !, on l’a croisé chez la Souterraine, le meilleur spot pour découvrir des artistes français appelés à sortir de l’ombre. Tout de suite reconnaissable, avec son chanté-parlé pas slammé, sa sauvagerie musicale, ses orchestrations improbables, un peu lo-fi, hip-hop, orientales même.
On pourrait ricaner sur le côté faussement kitsch de la production et du style mais Gontard ! va plus loin que ce premier effet "rigolo-cheap", en fait, plus on l’écoute, moins c’est ça, plus on le prend au sérieux. Il ne débite pas du texte à la chaîne comme d’autres, n’est pas un nostalgique de quoi que ce soit, c’est un gars qui constate, se souvient, lance un regard objectif sur son monde. Il quitte parfois ses chansons brutalement, raconte une histoire pas finie, s’amuse avec les titres, son storyteling pas forcément glorieux, ses propres failles.
Adoubé par Pascal Bouaziz (Mendelson), on ne peut que conseiller d’écouter et de réécouter Gontard ! qui s’apprécie dans la durée.