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Jouer face au soleil,ouvrir la programmation du dernier jour de La Fête du Bruit : un défi à la hauteur des Naïve New Beaters. Leur concert généreux,précis et foutraque a conquis le public surfant sur leur musique où électro,funk,rap et rock se télescopent joyeusement.
Tout juste sortis de scène,la comsta (terme labellisé Naïve New Beaters,une combinaison-costard pour assurer le show avec classe)tombée,David Boring, Eurobélix et Martin BB King prennent le temps d’une pause entre ici et un peu ailleurs !

ADA : Lors de la sortie de votre dernier album A la Folie, vous en avez évoqué l’élément déclencheur : la rupture amoureuse. Selon vous, il aurait trois phases : découragement, liberté, ? Dans quelle phase, vous situez-vous en ce moment ?

Eurobélix : En réalité, il y en a plus. Il y a des moments où on est plus dans une phase que dans une autre. Moi, je suis en phase de consolidation de sentiments : j’essaie de les consolider, de les canaliser.

Martin Luther BB King : C’est bien résumé comme ça.

David Boring : Moi, je suis en phase rentrage de vacances ! Je ne sais pas si ça s’inscrit dans la génèse de l’album ! une forme de sérénité.

MML : Pour moi, les vacances c’est une période où j’ai un peu réfléchi, un peu lu le journal et j’ai beaucoup d’idées : j’ai envie d’ouvrir une sandwicherie, de m’acheter un bateau, des trucs comme ça.

DB : Monter un parti politique !

MML : ça c’est chaque année et je n’ai eu jamais le temps de le faire ! Ce serait un centre qui bouge, qui rassemblerait tout le temps, avec des gens qui viennent d’un côté puis de l’autre comme sur un bateau. Un centre où on ne serait que des potes et s’il y en a qui va un peu trop à droite, hop ! on le reprend.

E : J’aime pas trop la rentrée ! Je préfère vraiment l’hiver à la rentrée.

ADA : Après Wallace, La Onda, est-ce que A la folie est l’album de la maturité ?

E : Je n’aime pas trop le mot maturité, je dirais que c’est l’album de l’amateurité. Sans trop savoir ce que ça veut dire !

DB : Pour revenir à la maturité, si ça veut dire que c’est l’album qui est mieux que les deux autres, je suis assez d’accord.

E : Non, la maturité ça veut dire on a trouvé le style, ça va être l’autoroute.

MML : C’est craignos de dire ça mais j’ai envie de dire oui ! Il est plus mature que le second et beaucoup plus mature que le premier et moins mature que le quatrième.

DB : C’est difficile de dire que ça va définir les lignes directrices de nos prochains albums. Comme, même si j’aimerais bien avoir leur carrière. Les Red Hot Chili Peppers, qui à partir de Californication, ils ont fait le même album jusqu’à maintenant en fait.

E : Oui, c’est vrai ! Donc on n’est pas dans ce délire tout le temps on se renouvellera, on se réinventera. D’où l’amateurité sans jamais tomber dans la maturité. La maturité, c’est un peu comme le point où tu es une vache à lait. Ce qui vient après, c’est moins bien. C’est le début du déclin.

MML ; Moi j’dirais apprends à aimer tes 40 ans !

DB : Là c’est encore une autre dimension !

E : Pour l’instant, je ne les ai pas quand je les aurai, j’apprendrai à les aimer. Pour l’instant, je ne les aime pas.

ADA : Comment composez-vous ? Avez-vous des rôles attitrés ?

E : Là c’était différent. On était tous les trois. Trois célibataires tristes dans une maison.On a fait l’album plus en vase clos : on avait des sessions. Tiens, on s’enferme six jours dans un manoir, tiens on se réenferme dans une ferme.

DB : D’habitude, on a deux home studios. ML Eurobélix, ils enregistraient des trucs. Parfois, je mettais ma graine et inversement. Là, on était tous les trois ensemble, on avait le même ordinateur, on n’avait pas besoin de s’envoyer les fichiers.

MML : les mêmes instruments et on était tranquille !

ADA : Où en est votre projet de reprendre l’album Boire de Miossec ?

E & DB : ça tu ne nous en avais pas parlé !

MML:Je ne sais pas si ça n’intéresse tout le monde mais je suis un grand fan. C’est le premier concert où j’ai payé ma place, j’y suis allé tout seul. Je l’ai vu six fois en concert.

ADA : Si le projet se faisait, ce serait votre premier album en français.

E : On le repète c’est son projet !

MML : Ce que je voulais dire c’est qu’on a eu la chance de croiser Miossec en tournée, et il connaissait notre groupe, il avait l’air d’avoir un a priori positif sur nous, il nous connaissait. J’ai bon espoir si on refait une mix-tape, on en a déjà fait un avec les gens qu’on aime bien, il vienne poser sa voix sur nos morceaux.

E & DB : ah ouais !

MML : De là de faire un album hommage à quelqu’un, je pense qu’on n’est pas prêt !

ADA : Avez-vous d’autres projets audiovisuels : vous avez un film sur votre tournée à Pékin Yo ! Pékin, un remake de Point Break avec Run Away. Vous, Eurbélix avez joué dans L’effet aquatique De Solveig Anspach....

E : ça s’est fait.La case cinéma, c’est coché.

ADA : Quels sont alors vos autres projets ?

E : Je disais tout à l’heure que je briguais le ministère de la culture !

ADA : Un ministre, un parti politique

DB : Et moi ? rires !

MML : Une sandwicherie, c’est un métier d’avenir.

E : C’est vrai ce que disait ma mère : dans ces métiers artistiques, il faut toujours avoir un toit et en endroit où manger. T’es tranquille toute la life ! Il faut acheter un appartement et une sandwicherie ou une crêperie

DB : Pendant que tu fais de la musique ?

MML : C’est pour ça que tu n’achètes pas d’instrument de musique !

DB : Il le garde pour le sandwich ou la crêpe.

ADA : La Fête du Bruit à Landerneau est une première. Vous avez inauguré la première édition sur trois jours. Quelles sont vos impressions ?

MML : C’était très très cool, on a joué très très tôt pourtant les gens étaient très très cool.

E : Oui, ils n’étaient pas très très fatigués, c’est surprenant aussi !

MML : C’est sympa de venir en Bretagne quand même. On sent que les gens connaissent bien les morceaux surtout les anciens. On a l’impression, même si c’est exagéré de dire ça mais d’être comme à la maison. ça c’est cool

ADA : Un mot, un regard, une expression pour résumer votre état d’esprit ?

E : A la folie ! Je me sens biennale. Il y a un côté annuel, artistique aussi. Je me sens hyper biennale.

MML : Je ne sais pas, j’ai besoin de réfléchir.

E : Tu te sens biennale ?

MML : Si , mais j’ai envie de trouver mon propre mot !

X : Moi, j’ai envie de dire Aloha. Je reviens d’une semaine de surf et j’aime bien ce mot, je sens qu’il va guider mes futures aspirations artistiques.

Crédits Photos : Jérôme Sevrette

www.photographique.fr

Merci à Cédric Fautrel et Xavier Madec



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