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Ostande est un groupe assez mystérieux. Composé du suisse Pat Genet, à l’écriture des mots, et de l’orléanais Régis Savigny à la musique, le duo n’a encore à son actif qu’un premier EP, « Minuit 43 », l’objet de cette chronique. Mais les deux comparses ont déjà un bon bout de chemin derrière eux, pas forcément évident à décrypter. Je sais de source plus ou moins fiable que Pat Genet a notamment signé un (plusieurs ?) texte pour Aliose, et que Régis Savigny est à la guitare et à la production (au sens large du terme) aux côtés de la très talentueuse Anita Farmine.

Ici, il est question de mots scandés, jetés, et de son électrique, électronique, de guitares et de programmation, de basse et de boîte à rythmes, de mots aiguisés, évocateurs, sombres et de machines qui coupent le bruit, tranchent les notes. On est posé au bord d’un gouffre, un bandeau sur les yeux, guidé par la voix chaude et nerveuse de Pat Genet. Et quand vient le temps de la douceur, ce n’est qu’un instant, le temps d’une oasis de calme dans un désert urbain qui reprend vite ses droits. Comme un uppercut, rapide, direct, qui nous laisse étendu sur l’asphalte même pas chaud. Le titre instrumental « Minuit 43 » arrive alors comme une respiration bienfaitrice. Pas un vraie pause car, là encore, la matière est dense, profonde. Un morceau qui monte, lentement mais imperturbablement, implacable, noir d’absence, froid comme les robots d’une usine désaffectée, jusqu’à la l’arrivée libératrice des guitares dont les hurlements déchirent le ciel.

La poésie des textes projette des images puissantes, violentes, on se voit hurlant, se débattant dans une camisole, assailli par les mots, portés par le beat, les kicks acides et la distortion qui gagne nos neurones. « Ici le vent apporte la tempête ». Point final.




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