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En essayant de ne pas tomber dans une emphase et un style ampoulé qui parfois font que mes chroniques sont comme la traduction en mots du sourire carnassier de Stéphane Bern, je peux vous annoncer que vous êtes en présence d’un disque testamentaire. Les récipiendaires pourront toujours se gratter pour compter refaire leur résidence secondaire, car le testament que nous offre W0rk (avec un zéro comme le point de départ, ou l’élément absorbant de la multiplication) est celui d’un monde en perdition, un monde qui racle tout ce qu’il peut pour pousser un dernier cri avant la fin programmée. Sans la violence, mais avec le sens de la martialité, le groupe conjugue notre futur avec une conjugaison dont les bases furent posées par Suicide. Les machines prennent les commandes (Nerve Buttons) s’éclatant avec le squelette des chansons que le Beta Band aurait chipé à Devo.

Les structures des chansons semblent se tordre sous l’effet d’une force surnaturelle, comme la chaleur d’un soleil se rapprochant. Les morceaux sont tous des expériences où l’aléatoire semble se battre avec le désir d’échafauder un musée de la musique, non pas pour des générations futures, car l’humanité se meurt, mais dans un acte romantique (bon vous me l’accorderez sous le pilonnage le romantisme est parfois difficile à appréhender).

« It’ the right Time » est une bouteille à l’amer, un geste héroïque pour nous montrer la beauté du monde (là musical) dans une distorsion qui n’est pas sans nous rappeler que nous ne sommes ici dans un œuvre musicale qui empreinte ses codes dans une peinture souvent en avance quand il s’est agi de parler de la perdition.

Disque à l’ambition déraisonnable, mais au sens du devoir implacable. Vous allez adorer ce travail de mémoire.




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