Quel beau titre. « N’obéir qu’à la Terre » comme le slogan évidant à défendre envers et contre tout. Ce slogan il est l’œuvre de Louise Thiolon qui nous avait charmé avec son goût du chagrin, chanson que nous avions fini par chanter entre joie et mélancolie, trouvant dans cette petite vignette un petit film qu’Emmanuel Mouret aurait pu mettre en image sans qu’il eut à faire le moindre effort pour scénariser, tant cette chanson avait tout en elle, l’amour, la tendresse, la mélancolie et le chagrin, celui qui fait aussi danser quand il faut savoir faire sécher ses larmes.

Nous avions laissé Louise sur cette chanson, et nous la retrouvons sous « Les Couleurs du Ciel » chanson qui semble se déployer de seconde en seconde, nous emportant sans débauche d’effets avec un appel comme un grand saut de Louise.

Chez Louise on ne déroge pas à la règle, l’amour reste une thématique obligatoire, et « Hurle-Moi ton Nom » nous plonge dans une comédie musicale dans laquelle elle arpenterait une rue s’autorisant des arabesques autour des poteaux des lampadaires, se retournant sur l’âme sœur avec un soupçon de ce qui fait l’attirance des sirènes.

Chanson de laquelle est extrait le titre de l’album, « réveille-toi » explore une nouvelle facette, plus pop de Louise Thiolon, se faisant une comédie divine sur laquelle elle jouera à cache-cache avec nous.

Pour cet album elle n’obéit pas qu’à la terre, mais à une certaine idée de la chanson, une idée noble qui mérite des apparats dignes de ce nom (La Mouche)

« Souris-moi » envoyé en éclaireur nous entrainant pour une sorte de marelle géante nous propulse à notre enfance, celle du dimanche champêtre, des livres sortis des malles, des chasses aux trèfles à quatre feuilles, des téléfilms avec Marie-José Nat. Et c’est là que le charme de Louise Thiolon, nous ramener à des temps d’avant la technologie, des amitiés de vacances qui se refusent à nommer l’amour, des photos qui jaunissent sur un guéridon, du charme puissant de la peau perlée, de la vie quand nous la sentions avancer avec la beauté des choses. Louise signe un disque à l’opulence discrète, un disque comme une mémoire neuve.