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Sur le premier EP de ÙØ sorti en 2017, le morceau #3 évoquait de manière sublime le voyage, réel ou chimérique comme acte de résistance, de mode de vie. De survie. Sur leur second EP, Elise & Einar gardent les masques mais surtout le cap de leurs compositions menées une nouvelle fois au pas de charge.

Røad, qui ouvre le second EP, pose le cadre sonore autour d’une batterie martiale, de claviers intenses et de la voix d’Elise qui pose un spoken word sec, grave, tendu, direct qui, sur ce morceau laisse peu de place à l’onirisme (malgré la présence envoutante au second plan de cœurs organiques).

Le propos est concret, direct, impossible à dissocier dans nos esprits de la situation des sans-abris, des migrants, du monde tel qu’il est en cette fin d’année 2019 à travers l’évocation de cette quête ici devenue bien tangible de liberté : « C’est une seconde chance et on la saisit d’instinct (…) çà deviendra notre histoire, notre légende ( …) certains décident déjà de cacher le pourquoi (…) au risque que tout cela n’ai plus de sens (…) c’est peut-être mieux d’oublier, je ne sais pas (…) » . Sens collectif. Doute Intime. Est-il seulement possible de dissocier ?

Fùrrøw, un peu plus loin sur le disque, esquisse une tentative de réponse. Après une ouverture minimale, une rythmique « puissance 10 » fait décoller le morceau. Le chant envoute et pose l’obsession, la quête intime (dans l’art, les mots d’autrui) de la beauté, de l’émotion comme espoir pour éclairer nos zones de doutes, d’ombres, de manques pour donner sens à nos actes d’une part, tenter de retrouver une forme d’altérité mais aussi probablement comme seule réponse aux faux-semblants de l’époque que dénoncent de manière ultra directe Rødeø dans la foulée ou de plus ironique Høst, ironie qui pourrait frôler le burlesque si la sincérité du propos ne semblait pas tellement tangible.

Cølørs clôt les vingt minutes de ce second EP en poussant le curseur électronique vers des sonorités et boucles plus dansantes, sur lesquelles la voix ici totalement séductrice et entêtante nous invite au vertige de l’abandon, au moins le temps d’un instant, dans une transe collective, peut-être utopique, peut-être la dernière des utopies pour se retrouver. Individuellement & Collectivement. A (Re)Découvrir Absolument.

NB : Prochaines séances de transe collective : Le 09 janvier au Papier Timbré à Rennes. Event FB : https://www.facebook.com/events/500243733964724/

Le 01 février dans le cadre des sélections Les Inouïs du Printemps de Bourges au Silex à Auxerre https://www.facebook.com/events/2513703345554771/




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