> Critiques > Labellisés



Autant être direct avec vous, Christopher Gilmore n’est pas là pour mettre de la couleur dans votre vie. Si vous broyez du noir et que la seule façon pour vous d’exorciser la défaite qu’est votre vie, écouter The Black Point pourrait être aussi bien un point de non-retour, que l’exorcisme parfait, l’os à ronger des dents grinçantes.

La musique de Subduxtion, est le fruit d’un croisement génétique entre une électronique aussi noire que les pensées d’un enfant face au changement climatique, d’une noisy glaciale et cinglante et les éléments d’un doom qui n’engagent ni à la mélancolie ni à la joie. C’est en jouant avec les épaisseurs des textures que Christopher échafaude des titres de plus en plus inquiétants, mais afin de profiter de ceux-ci, il faut prendre certaines précautions, comme celle de mettre le son très fort, même si la tension nerveuse augmentera autant que la luminosité extérieure baissera. Car le locataire de l’excellent label Aaggo Records nous projette dans un univers quasi-infernal, entre usine enfouie d’un monde à la mad max ou grotte humide aux ramifications nombreuses, lieu sans retour sorti d’une légende antique.

C’est poisseux, presque lourd à porter et à appréhender sans craindre la suite alors que le présent est plombé. C’est hautement cinématographique (un film éclairé à la bougie dans une zone industrielle désaffectée sans la moindre trace d’humanité, juste le reflet de la lune sur la chanson titre) et totalement intrusif, réduisant l’espace sans l’occuper vraiment, juste en supprimant l’air. La suffocation du monde avant l’extinction, ou dépression au-dessus d’un jardin sans fleur.




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.