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Que serions-nous sans la mélancolie ? Que ferions-nous sans la nostalgie des temps calmes ? Où serions-nous sans une chanson qui nous rattrape par la main juste avant de basculer vers le côté obscur de la force des jours mécaniquement heureux ?

Qu’aurions-nous fait cette année sans l’accompagnement de The Reed Conservation Society ? Il nous aura accompagné toute l’année, nous choyant avant l’heure d’une pop magnifique qui a elle seule englobe nostalgie et mélancolie, enveloppant ses chansons comme on recouvre avec précaution notre enfant avec une couette avant de lui souhaiter bonne nuit entre le 24 et le 25 décembre. Pour l’occasion, TRCS nous gratifie d’un EP d’hiver, rêvant d’un Noël à la Vincente Minnelli, appelant des illustres prédécesseurs à le rejoindre autour d’un sapin aux senteurs réconfortantes (Funny Christmas). Entre hommage et cadeau que l’on aime se faire aussi à soit même, TRCS nous fait planer le temps des trois minutes du nom d’un de ses maîtres (Kozelek), un instrumental poignant et vertigineux par la simplicité avec laquelle il nous projette loin et haut. Il restera à « Nowhere Girl » de clôturer qui décline nos manques, nos défaites, nos chapardages avec une finesse dont seul Stephane Auzenet semble être pourvu ici. Le plus beau des solstices.