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Après avoir écouté « Lumen del Mundo », le dernier album des italiens de 23 and Beyond the Infinite, dont les huit titres ont été mixés à Londres par James Aparicio (ingénieur du son pour Grinderman, Liars et Spiritualized), j’ai la tête comme une pastèque prête à exploser.

On sent que le trio de Bénévent a mis dans son disque absolument tout ce qu’il aimait, ce qui - au vu de ses respectables influences revendiquées (Black Angels, Velvet Underground et Spacemen 3) - est louable mais s’avérera contre-productif, puisque chaque morceau devient un labyrinthe sonore dans lequel l’auditeur est tenu de cavaler sans s’arrêter, sous peine de se faire littéralement rouler dessus : en témoigne la chanson introductive, « Infinite #23 », qui débute par du heavy metal saupoudré de math rock puis, quand la voix arrive, on passe à du psyché teinté de cold et ensuite c’est garage disco surf redneck punk, bon, on a pigé, moi je décroche, je n’ai pas signé pour prendre (à très très grande vitesse) un cours sur l’histoire du rock !!!

Dans un registre heavy psychédélique proche de celui d’un Jake Garcia ou d’un Bobby Hecksher, le chant – en anglais et réverbéré, parfois doublé, voire triplé - pourrait être ce liant qui manque aux morceaux et donnerait une certaine cohérence à « Lumen del Mundo » mais non, sans prévenir, les Cramps et Compulsion se pointent et foutent le bordel, ou alors, pire, sur « Disappeared Smiling Sun », on se retrouve carrément avec le genre de crooners en moule-burnes à paillettes qui écumaient à LA la scène hard rock 80s. Perturbant.

Dommage car, considérées séparément, les séquences musicales ne manquent pas d’intérêt ni de qualités, on voudrait d’ailleurs qu’elles durassent plus longtemps, que le groupe creuse son sillon et prenne le temps d’installer ses (micro) climats, quitte à mettre de côté certaines potentialités : l’ambition, c’est aussi savoir se retenir, agir peu, freiner son instinct. Las, 23 and Beyond The Infinite se fait plaisir et transforme « Lumen del Mundo » en un « Où est Charlie ? » rock’n roll qui ravira néanmoins les amateurs du genre.




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