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Ce sont quasiment des vétérans, de ce que nous pourrions encore appeler la scène indépendante à qui nous avons à faire ici. Fondé en 1998, le groupe de Liz Hysen, qui nous aura même fait l’honneur de participer à une de nos compilations, s’il est rangé sous l’étiquette du slowcore, serait avec une vision plus panoramique, les cousins canadiens de Low, avec cette façon bien à eux de ne pas marcher dans les pas déjà existants, se mettant de côté, quitte à grincer sur des récifs dangereux ou à nous perdre dans des aventures sonores qui désorienterait même une boussole.

C’est dans cette veine que Picastro depuis plus de vingt construit une œuvre tout aussi compacte que dépourvue de la notion de remplissage. Il y a une sorte de jansénisme doux chez eux, et un lien tangible vers quelque chose de plus fort de la simple inspiration. Car Picastro n’a jamais été à ranger dans la caste des précurseurs (d’ailleurs en existent-ils encore ?), mais dans celle des fusions subtiles. C’est en piochant dans une culture hétéroclite et foisonnante que le groupe s’est forgé son style, et c’est à celle-ci qu’il a décidé de rendre hommage le temps d’un EP cinq titres. Ce sont The Silt, Fire on Fire, ou encore le Velvet Underground (avons nous déjà entendu une version aussi prenante et forte de « Pale Blue Eyes » ? ) dont un titre est repris avec tout à la fois une religiosité pastorale, un respect infini, mais avec cette démarche qui est la leur, magnifié par la voix d’un Liz Hysen, icône qui s’ignore, de cette scène pas comme les autres, et évidemment indispensable.




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