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En ce jour de flemmardise avancée, l’idée de boucler une chronique avant le soir semblait être une idée aussi mauvaise que celle de regarder le dernier Quentin Dupieux (Incroyable Mais Vrai, pas ouf, histoire de faire la liaison avec une série autour d’un rappeur français). Il fait beau, les températures sont (malheureusement) clémentes, la semaine à venir s’annonce agitée, et je me sens l’âme d’un chat qui regarderait la manifestation pour le pouvoir d’achat sur le rebord de la fenêtre de l’appartement de ses propriétaires. En gros, j’ai autant l’âme d’un révolutionnaire que Kylian Mbappé à celui d’un joueur altruiste.

Et pourtant Izzy and The black Trees, Izabela Izzy Rekowska, voudrait me faire croire que la révolution arrive tel un tsunami, et qu’il serait temps de me bouger avant de sombrer. Alors ma flemmardise voudrait que je ressorte ma chronique du premier album, emballant les références évidentes (Patti Smith et PJ Harvey), sortant le cliché du deuxième album et de finir par classer le groupe en troisième division, ceux vers lesquels nous revenons quand nous voulons quitter les paillettes du haut du classement, au profit de la base. Sauf que ce cynisme qui ne me ressemble pas, et ballotté déjà par une conscience non-professionnel de chroniqueur amateur, mais surtout par une évidence confirmée par la réécoute de "Trust No One", le groupe polonais vient de faire un pas-de-géant. Les références sont toujours là, mais le son est plus brutal, la proximité presque physique, et les chansons impeccables, oscillant entre fausse ballade tranquille aguichante et vénéneuse (Love’s in Crisis) rock vindicatif (I Can’t Breath) post punk haletant (Liberate) Spoken world à fleur de peau, entre atmosphère glaciales et rage de dépit sur un "National Tragedy" tout en déflagration. "Beak into My Body" montre la maturité du groupe qui a tout digéré ("Vision" le confirme en soulignant une vraie liberté.) et "Kick Out The Damned" joue avec la tension sous les paillettes. Jusqu’à la fin, avec un "Candy" ironique et envoyé comme un punk rock mal dégrossi, mais libérateur, l’album d’Izzy parviendra à me sortir de ma torpeur, ne sentant pas encore l’odeur de la poudre ou de l’essence, monter dans la bouche, mais sentant le souffle de quelque chose arriver. Point levé, gorge dénouée.




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