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Un titre pareil, forcément, ça attire l’attention : « I have been kidnapped by aliens they cut my hair ».

Depuis 2009, Forest Pooky fait feu de tout bois, difficile de passer à côté, et pourtant à ADA (et on n’est pas les seuls) nous sommes passés à côté. Ouais les chroniqueurs n’ont pas l’oreille partout et puis ils sont paresseux et puis la plupart du temps ils écrivent pour les potes ou la drague (combien de folkeuses à frange valaient vraiment le coup qu’on les écoute, hein ?), et donc aujourd’hui, les gars, c’est session de rattrapage pour les sourds, les inattentifs et les types comme moi qui se réjouissent, seuls dans le salon tandis que le d’autres se bastonnent pour des acquis miraculeux récents et irréalistes (n’oublions pas que sur terre presque tout le monde vit de peu, de peur et sert de poubelle à un monde consumériste débile).

Direct, « If I get sick of it » pose les bases : Beach Boys grunge. Les mélodies et un peu de crasse, mais pas trop, parce que le grunge avait le souci des mélodies, et à ce titre, Forest Pooky chante vachement bien – voix claire, précise, mise en avant, belle production. Plus loin, des réminiscences de Sugar ou Lou Barlow, tout est hyper dosé, comme un jeu de pistes aux influences riches et variées. Frightened Rabbit, peut-être, pour la scansion lyrique folk, les Beatles (« Jojo ») ou Roy Orbison (« I know what Love is »), mais « Violets are red, roses are blue and dichotomy » intrigue surtout par sa curieuse quête de l’hymne ultime, comme ce « Voice of silence » au piano que l’on jurerait taillé pour émouvoir une foule de texans brandissant en guise de briquet un téléphone portable.

C’est ce grand écart entre excellentes influences et chansons évidentes qui joue des tours à Forest Pooky. Si tout est parfaitement exécuté, impossible de ne pas ressentir un trop plein de tout : à mon humble avis, on a affaire à un songwriter qui mérite qu’on l’écoute, doublé d’un mélodiste doué, qui gagnerait à épurer son propos. Et donc, haro sur sa page Bandcamp, truffée de perles et de reprises étonnantes, dont un génial « Mad World » qui me servira de fil conducteur eu égard à l’introduction de cette chronique.




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