Les histrions bretons de Coupe Gorge savent trancher dans le vif : les douze morceaux de Silence de Mort, y compris une étonnante introduction instrumentale, sorte de fausse piste avant la déflagration sonore, sont très courts, concis, chargés de colère et tabassent à tout va, dans un registre punk hardcore teinté de fulgurances noise et heavy, portés par un chant en français décomplexé rappelant parfois la oi ! de la grande époque, ne serait-ce que par les thématiques abordées, qui dressent le portrait d’une société en ruines, la nôtre. Demain, il sera trop tard pour la gloire. Cinq ans après Troubles, récemment réédité par Offside Records, le quatuor Coupe Gorge – Lorientais, Brestois, même combat ! – et leur Silence de Mort nous filent un sacré coup de poing dans les tripes, du genre qui réveille et donne envie de hurler à la lune : quand la rage est lucide et invoque la distorsion sacrée, elle fait des ravages.