Envolé ! Caleb Nichols poursuit sa route solo, route empruntée aux côtés des grands noms de l’indie rock - Port O’Brien ou Soft People entre autres. Il le fait avec la même instinctive pugnacité des débuts. Ses chansons sont habitées par le désespoir né d’abus répétés, de résilience, des chansons pourtant amusées et pas désabusées (d’ou le titre Let’s Look Back donné à cet album : on prend son courage à deux mains, on mesure le chemin parcouru et on se regarde bien en face). Il signe ce deuxième album solo - plus pas mal d’ EPs - sur Kill Rock Stars, immense label indie rock US.

Sur Let’s Look Back, Caleb Nichols nous offre des chansons emmenées avec l’impatience d’un jeune rocker, ce qu’il est devenu en effet, à force de retour sur lui-même, de textes écrits dans la douleur et de mélodies urgentes. En vrac : des chansons pour sauter et pour danser, un titre en français plus loin, puis nous retrouvons la guitare qui nous faisait vibrer sur certains titres de Weezer, un hommage chanté à Elliott Smith - sur « Stranged » - musiciens avec lequels Caleb Nichols partage sans doute le même terreau californien, voire le même label, mais pas les abîmes d’auto-destruction. Mention spéciale pour le solo d’orgue sur « Wicked », titre habité et inspirant. 

On sent une sorte d’hyperactivité artistique chez celui qui multiplie les projets (un Phd en cours, des publications de poésie, la composition d’opéra rock, des concerts partout) et sort cet album venu se poser sur deux années riches en tournées et en rencontres ; et ça continue… Une renaissance pour un artiste battant et jamais plombant, qui donne des ailes à ses plus beaux rêves en nous les faisant partager.