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Ex Born Idiot, Lucas Benmahammed, alias Dude Low (décidément, il sait choisir des patronymes qui le mettent en valeur) revient avec second album, le très francophile Saint Hélier, quartier de Rennes et base arrière du guitariste aux envolées mélodiques. Il est de retour dans sa langue natale comme un juste retour des choses quand on estime à la fois être dans l’imposture, mais surtout quand on souhaite que son entourage comprenne ce que l’on écrit.

Pour le style, on est plus proche de Doc Gyneco version pop rock que dans un groupe alignant les beats les plus rapides comme dans un concours de vitesse. En écoutant les chansons de Saint Hélier s’en dégage une fumée que nous ne revendiquerons pas de peur de voir débouler la police des stups. C’est une musique solaire baignant dans des volutes rieuses, qui pour le coup plongent dans des fioles de mélancolie. Cousin de François Mary, quand celui-ci chante au pied du lit d’une conquête de peur de la réveiller et de la perdre, Dude Low nous offre une musique tisane, des chansons qui feront reculer la dépression que nous n’osons pas avouer. Tel un Alexandre le Bienheureux, il semble prôner une forme d’oisiveté comme art de vivre, sans pour autant faire perdre son art sur un tapis de sol contre le dilettantisme, car ce que fait Lucas est plus du domaine du musicien éclairé que du slacker adepte de la sieste de 23 heures.

Saint Hélier a le charme des AS Dragon chez Houellebecq, la délicatesse des génériques de nos séries d’adolescences, l’hédonisme d’un surfeur américain qui attend la vague avec la patience d’un paresseux attendant l’heure du sommeil.

Incongruité dans cette société qui ne cesse de vouloir gagner du temps sur le futur, Dude Low nous propose une pause à la fois tendre, maline et solaire, comme un coucher de soleil qui se figerait des heures sur la ligne d’horizon d’une mer vaporeuse. Dude Low peut regarder haut.




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