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Après un premier album publié l’année dernière (le trilingue Moquette Bleue – anglais, français, espagnol), le quatuor francilien Poisson de l’Aube, soit Pablo Moll de Alba (chant, guitare, croisé au sein des Mondains), José Ferreira (saxophone), Solal Chamond (basse) et Valentin Savary (batterie), nous offre en cette fin d’année un bien acrobatique apéritif, à base de cacahuètes, de bulles et de compositions échevelées. S’ouvrant sur la délicieuse et languide ballade Ti Amo (Lucio), le EP Arachides et Champagne décline en une quinzaine de minutes tout le savoir-faire d’un groupe aventureux, du garage punkoïde Cannes et son saxophone fiévreux à la bossa-nova mutante de La Maison, free jazz et borderline, dont le texte poético-déglingué évoque les dimanches immobiles à la campagne, entre cyclisme et déjeuners en famille. Plus loin, le catchy J.C., guitares lo-fi, lounge décalé, gimmicks noise, se fait le cousin narquois de Raskolnikov (« Un matin d’automne, j’ai tué un homme, sans regrets, ni remords ») : il y a du KO technique dans l’air, reste à savoir qui l’on relèvera, du narrateur ou de sa victime. Aérien et mélodique, le conclusif Viaje de ida y vuelta bat le rappel des troupes, retour au port, il est temps de s’enivrer, savourer le temps présent et la chance pour nous de disposer, avec Poisson de l’Aube, de cette riche transversalité qui nourrit l’underground hexagonal, loin des démons de la variété et autres truqueurs patentés.




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