Comme le chocolat chaud que me préparait ma maman le mercredi après mon entraînement de foot, sachant comment donner à mon corps de quoi se ressourcer ou se réchauffer, l’album de Ella Raphael est venu comme un baume sur un moral en berne sous ce ciel sans soleil. Ella Raphael, citoyenne israélienne, fait partie de ces artistes qui ne cherchent pas l’inspiration chez les autres ou dans les livres, mais alimente par le voyage une inspiration qui n’est pas toujours là. Elle a grandi à Londres, avant de partir pour l’Australie, puis à Boston pour des études au Berkeley College of Music, poursuivant ses études finalement...à Valence en Espagne. Grand écart culturel, bougeotte.
Mad Sometimes est en cela un album sans repos, se promenant même dans le temps, sa musique naviguant de façon chaloupée vers les 50’s. Patinant ses chansons pour mieux ne pas les ancrer dans le présent, mais pour l’éternité (Good Eyes), les situant dans les tropiques entre fleurs et verres d’alcool colorés (Tangled Love), elle s’affirme comme une chroniqueuse délicieuse et malicieuse, qui dans un élan de supposé de légèreté (fuyons le monde tel qu’il est en ce moment.), grave son nom dans le livre de la musique d’ici, comme si Mazzy Star et Tarnation (All In) se retrouvaient sur un atoll au milieu d’un océan comme une mer d’huile. Douceur, caresse et mélancolie sucrée pour nos âmes fatiguées.