Avec son artwok enfantin, guilleret sur le front, car sous un soleil immaculé de bleu et irradié par un soleil hilare, triste sur le back gris, hallowinesque sous un soleil aussi diabolique que pluvieux, Hators brouille les pistes. Le groupe originaire de Winterthur, en Suisse est composé par Marc Bouffé, Dominique Destraz et Thorsten Polomsk joue avec le yin et le yang de la vie, traversant celle-ci sur un fil et nous comptant les histoires quand ils tombent du bon ou du mauvais côté. Des enfants légitimes des légendaires Compulsion, petit fils du Sugar de Bob Mould (When The Sun Is Out), le groupe distille un rock mélodique et énergique, s’appuyant sur une rythmique à vous faire passer une crise de tachycardie pour une aimable baisse de sucre. Puisant au plus profond d’eux, les trois membres jouent comme si la vie en dépendait, hurlant avec rage, psalmodiant plus mieux expurger une rage légitime ou non (The Thousand Days). Car c’est toute la puissance de ce disque introspectif, mais qui semble vouloir se fracasser sur le mur pas mal fracturé des idéaux, des croyances et des aveuglements contemporains. Il en résulte un disque compact sans temps mort, jouant avec l’électricité comme avec le feu, sans jamais se brûler, ne s’avouant pas vaincu avec ses chansons comme des mantras (Dreaming All Day Long).
Disque manichéisme, cet opus des Hators place le groupe sur une carte météo d’une musique qui irait du grunge au rock dur, avec des soleils hilares et des nuages inquiétants. Les deux saisons de Hators.