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Quatrième publication en moins d’un an pour le prolifique Julien Demoulin : après « Everything Forgotten, Everything Remembered » (Sound in Silence), « Entre Chien et Loup » (Rusted Tone Recordings) et « Sea Sparkle » (Shimmering Moods Records), c’est au tour de « Inner Lives » de pointer le bout de son nez, avec une sortie en format cassette sur le label texan Aural Canyon.

On avait évoqué la riche discographie du Bruxellois à l’époque où il œuvrait sous l’alias SilencioADA, chroniquant en 2014 l’album « The Politics of Lonely », en recommandait fortement l’écoute – mais, à priori, la conception de son dernier opus, irrigué par une profonde réflexion sur les changements parfois terrifiants qui s’opèrent en nos vies, s’accompagnera d’une mise en sommeil de son auteur, que l’on n’espère pas définitive.

A l’aune de cette décision radicale, l’écoute des huit plages instrumentales qui composent « Inner Lives » revêt une signification particulièrement intime qu’un titre comme « Exsangue », de ses lancinantes vagues de synthétiseurs, illustre avec une chaleur crépusculaire - en creux, un cœur s’éteint : des musiciens qui se lassent ou s’affaissent, on en a connu, et c’est plutôt déprimant, tant cet art vivace est un art du partage et un chemin vers l’autre.

Malgré tout, il y a dans l’ambient minimaliste et les patients climats drone élaborés par Julien Demoulin un rayonnement à même de percer la plus épaisse des couches de nuages mentaux, concrétion de souvenirs mélancoliques et de sommeils lucides. Dernière étape d’un beau voyage triste, « Inner Beauty Sleep » laisse entendre sur la fin un clapotis de légères gouttes de pluie réverbérées, s’évaporant dans l’infini, donnant toute latitude à l’auditeur ému d’imaginer un lendemain meilleur, dans un monde meilleur, où personne – jamais - ne baisserait les bras.




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