L’odeur du carton qui sert d’écrin aux disques de Constellation, m’a toujours rendu mal à l’aise. D’autant plus que l’odeur même avec le poids des ages finie par rester. " Horses in the sky ", pourtant il y a un oiseau sur la couverture. Pour revenir à cette histoire d’odeur de carton, elle nous suivait depuis " This is our punk rock ", pas totalement convainquant. Grâce à " Horses in the sky " l’odeur s’est atténuée. Elle a même disparu. Ce disque est un remède, un encens, ou en sang plutôt. La même ferveur, la même envie de ne pas laisser les choses telles quelles, et surtout la démonstration, une fois n’est pas coutume, que le barbu aux longs cheveux frisés, est un sacré personnage. " Horses in the sky " démarre en fanfare, les chœurs prenant le relais, les slogans et autres revendications passent comme des lettres à la poste…Ces morceaux on se souvient les avoir entendu lors de précédents concerts, où les musiciens en arc de cercle, les yeux fermés, reprenaient tour à tour, les invinctives du barbu aux longs cheveux frisés. La voix devient alors, forcement, plus importante que les instruments, un paradoxe pour un noyau, qui pendant plus de sept ans avait choisi de rester muet, laissant la musique de Godspeed You Black Emperor ! s’exprimait d’elle-même. La voix omni présente, les chœurs magnifiques, une instrumentation moins onirique et riche qu’auparavant, mais toujours aussi puissante, toujours aussi théâtrale et sublimement agencée. " Horses in the sky " comme point d’ancrage d’une nouvelle ère pour le barbu aux longs cheveux frisés. Godspeed n’est plus, longue vie à Thee Silver Mt. Zion. Ce ne sera sûrement pas la même histoire, mais l’odeur, elle, restera forcement intact. En vous remerciant.