> Critiques > Labellisés



Kim Giani ose tout, mais ce n’est pas qu’à ça qu’on le reconnait. On le reconnait surtout à sa capacité à pondre des tubes, quel que soit le style adopté, et à continuer à nous surprendre, 23 ans après son premier 45 tours. Blues de Geek Manifesto n’est pas un album de blues, comme son prédécesseur sur le label Midnight Special Records et comme pourrait le supposer son titre. Ce 32° album lorgne plus vers la triologie Lee Doo parue fin de la décennie précédente : mélodies pop, groove funky, sons électro 80’s. « Mais ce n’est pas tout », comme le dit souvent Bernard Guetta dans la matinale de France Inter.

Comme je le disais en préambule, Kim ose tout, et surtout là où on ne l’attend pas : il ose la flûte indienne d’Indian Bazar en guise d’introduction, il ose le Reggae groovy (en 2017 !!!) avec Racha from Aleppo, mais aussi The Oriental Jasmine ou Ad Libitum Melo, il assume fièrement le slow baveux late 70’s et son sax dégoulinant dans Helena Rose Ballad, il mélange sans complexe clin d’œil aux Beatles et guitares heavy metal pour le bien nommé Ad Libitum Bordello, et convoque la sensuelle Valérie Hernandez sur fond sonore dissonant et Youssef Abado et son rap italophone sur Old Borders Shaking... Et pour conclure cet album richement produit, Kim propose une nouvelle version de son tube Panorama Parano Panoramic Banana Cold Drama, récemment croisé sur la compilation #50 du Label Super Apes, magnifiée en version épurée, seul à la guitare acoustique.

La plus grande performance de Kim sur ce chouette album de pop positive et métissée est de réussir à nous surprendre à chaque titre en synthétisant ses multiples et diverses influences, et à rendre ça homogène, cohérent et surtout d’une efficacité redoutable. Et connaissant l’individu et ses multiples casquettes, les surprises ne font que commencer...