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  • 27 janvier 2008 /
    Dominique A
    “tout sera comme avant”

    rédigé par gdo
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Quand il pleut les bras m’en tombent (et en Picardie les bras tombent souvent), quand Février arrive je le chante, au nouvel an je le souhaite en italien histoire de, et quand je passe à Vichy je parle du commerce de l’eau (euh non là c’est une connerie). C’est dire l’importance qu’a pris Dominique A dans ma vie de mélomane perverti. Après "le détour", étape nécessaire pour fixer des choses, nous savions que Dominique irait autre part même si cela pouvait signifier l’imprudence. Bluffé par le dernier album du même nom de Bashung, Dominique s’attelait donc à casser le moule, à inventer autre chose, à rentrer les mélodies proprettes dans l’étui de sa guitare et de se mesurer à l’aventure que représente la recherche du nouveau, du neuf, de l’exploration des terrains inconnus. S’entourant comme jamais, Dominique se laissa guider, porter dans un disque qu’il nomme, comme un pied de nez tout sera comme avant. On attendait donc un Dominique radicalement nouveau. Et bien non. Certes Dominique chante de mieux en mieux (tout sera comme avant) se laisse aller à l’humour ("l’inuktitut" / l"a retraite à Miami") mais il garde ce qui faisait déjà sa différence, cette ouverture à l’étanchéité en sens interdit. Dominique (par frilosité ?) reste le parfait artisan de cette chanson française adepte d’une écriture littéraire couchée sur un mélange empruntant ce qui peut l’être. Plus réche et travaillé que "Auguri", moins dark que "Remué", "tout sera comme avant" est la suite logique de la mémoire neuve, avec des années d’éxpériences en plus et le remplacement d’un pull par une maille piquante. Imprudent, certes de se laisser guider, décevant jamais car trop proche de nous-même ("dans les hommes" / "le fils d’un enfant") pour que l’on s’en sente éloigné. La nouveauté sera dans le traitement (surprenant mixage de "où sont les lions" ou "le fils d’un enfant") plus que dans l’écriture. Il est fort à parier que dans l’avenir je construirai des éoliennes au moment des perturbations de l’hiver, je regarderai mes clés avec de la mélancolie comme un livre de la petite histoire et que le jour de la naissance d’un enfant ce sera pour moi comme revenir au monde. Dehors il pleut, et cette fois-ci encore les bras m’en tombent de tant de justesse dans cette carriére qui aspire si bien les contours de nos vies. Un grand A.