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A la fin de l’été, Garden With Lips nous envoie des cartes postales musicales de ses vacances corses, loin de l’affairement parisien – où il réside - et son rythme faussement décousu. Ainsi, ponctuant sa riche discographie (quatre albums sortis sur le label brestois L’Église de la Petite Folie), il y eut « Vers le rocher des amoureux », « Le calme » et « Au vent », en guise de pérégrinations sonores, entre expérimentations lo-fi et field recording.

Quand Gildas nous susurre des mots doux, nous pouvons presque sentir le vent qui souffle sur la terrasse (et sur nos nuques), tandis qu’un peu plus loin les invités bavardent en sirotant du vin.

En contre-point d’albums minutieux et travaillés au corps avec sensualité - le prochain, « Magnolia », sort en octobre prochain - « Réponds-moi l’ombre » est un voyage, un appel au loin et à la simplicité.

L’imprévu, mis en exergue et assumé, le grésillement des cordes de guitare, les hôtes qui vous interpellent tandis que vous enregistrez, le choix du plat du soir, les fous rires, l’ivresse posée, saupoudrée de folk et de litanies lentes, il y a matière à se dire que cet ami, que vous voyez au loin, collé à sa musique tandis que vous déambulez dans les ruelles de ce village endormi à la recherche d’une bouteille de soda (parce que vous avez la gueule de bois), est le genre d’ami que vous voulez avoir comme ami.

Sur sa terrasse, Gildas aura observé la nuit et son ballet d’étoiles, puis le lever du jour, et nous, nous repenserons à la mélopée de « Réponds-moi l’ombre », qui est l’une des plus belles chansons qu’il aura écrite, sans même sans rendre compte, parce qu’il enregistrait sans penser à rien, sa guitare désaccordée entre les mains.