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Trop de trucs à écouter, trop de trucs à chroniquer, trop de tout et de pas grand-chose et de temps perdu à écouter et chroniquer dans le vent, et c’est comme ça que l’on reste à quai quand démarre le train à grande vitesse de la hype, dans lequel actuellement Johnny Mafia voyage en première classe avec, dans la poche, un ticket d’or à l’intitulé éminemment karatéka-punchy : 2024 : Année du Dragon, fracassant quatrième album depuis les débuts du quatuor de Sens, fondé en 2010 sur les bancs du lycée. Trois ans après Sentimental, Johnny Mafia s’est adjoint les services du très réputé Francis Caste (Kickback, Pogo Car Crash Control, Bukowski), aux fins de pousser dans le rouge les curseurs des dix titres de leur nouvel opus : fuzzy power pop is in da plazzz ! Dès l’inaugural Green Eye, gorgé de mélodies, de tatapoum et de guitares électriques – solo héroïque à l’appui, que ne renierait pas Jay Mascis –, l’on se prend à (mentalement) piloter une Ford Mustang le long de la côte californienne, un œil sur les vagues, l’autre sur le compteur, entre hédonisme béat à la The Offspring et mur du son early Weezer. La suite est au diapason, du jouissif Vomit CandyThe Posies meets The Only Ones – au nirvanesque Gimme Some News et son surprenant final minimaliste, en passant par les pixisiens Sting et Keep An Eye On Me (la ligne de basse, mémorable) : pour faire simple, Johnny Mafia convoque le meilleur des 90s, ne s’épargnant pas quelques à-côtés expérimentaux et autres digressions bordéliques, au point de questionner l’auteur de cette chronique – cet album, sorti en 1994, n’aurait-il pas fait un carton international ? Il en va ainsi de cette hexagonale génération de rockeurs émérites (Th Da Freak et autres YGGL), biberonnés à la distorsion, à l’énergie et aux mélodies, qui toujours préférera les répétitions et les concerts dans des caves poisseuses aux nuits sobres passées le cul sur une chaise devant des ordinateurs gavés de sons MIDI et de samples d’usine, à siroter des smoothies frelatés et déplacer des blocs de sons programmés : avoir été, être, devenir, Johnny Mafia ne choisit pas et nous entraîne dans leur cavalcade électrique, nous les suivrons les yeux fermés, les oreilles grandes ouvertes.




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