Séance de rattrapage avant la coupure estivale et des vacances que l’on passera silencieusement les pieds dans l’eau. Vagues, mouettes, vague à l’âme, reposer les oreilles et le cœur. Sorti en avril dernier, le second EP de Mélys, violoniste de formation et voyageuse au long cours, fait figure d’ultime répétition avant la mise en route d’un premier album, dont la sortie est prévue en fin d’année prochaine. Après Agua, publié en 2022, voici For Once, porté par le formidable single November, délicate ballade folk électrifiée au final ondoyant / envoûtant, évoquant la lassitude de ces vies urbaines parfois étouffantes que l’on échangerait volontiers contre un peu d’ailleurs, un ailleurs meilleur, toute solitude (pas forcément) apaisante garantie. « I just need some air / To breathe my solitude / I just need some space / For my uncertainty ». Accompagnée par Mathieu Lengagne (guitares), Jules Chappert (basse et claviers), Pascal Lengagne (piano) et Geoffrey Barbot, la multi-instrumentiste toulousaine tisse de bien jolies mélodies, chantées d’une voix radieuse et néanmoins emplie de saudade, qui irrigue de bout en bout, arrangements ourlés y compris, les cinq compositions de For Once, évoquant Chan Marshal (solaire souplesse jazzy), Marissa Nadler (climats vaporeux et volutes harmoniques) ou, plus près de chez nous, Back and Forth (minimalisme soyeux). Bande-son du doute et de l’espoir, le nouvel EP de Mélys est d’une délicatesse telle qu’il éclairera à merveille, de sa chaleur diffuse, nos soirées d’été, quand entre chien et loup nous questionnerons, ou éviterons de questionner, nos existences désarticulées.