Formé en 2020, le quatuor parisien Back In The City frappe fort, à l’image du visuel de leur premier album, A Place Where Life Is Better. Trois après un EP en forme de coup d’essai (Deep Into The Night), Alexandre Le Du (chant, guitare) et ses comparses – Alexandre Germain (guitare), Timothée Frappaz (basse), Charles Lebossé (batterie) – se font les guides avisés d’une virée nocturne en milieu urbain, classieuse tout autant qu’agitée. D’entrée de jeu, Bullet in my Head nous transporte dans un New York fantasmatique, qui verrait The Strokes accompagner Lou Reed jusque sur un pont discoïde tendus de solos de guitare : irrésistible. Dans une veine plus solennelle qui rappelle Interpol, le contrasté Dyertainer fait la part belle aux guitares électriques, dont les motifs répétitifs renforcent une mélancolie néanmoins rageuse, que ne renierait pas The Fall. Entre les morceaux d’obédience garage post-punk (Witchcraft), les éruptions heavy groovy (l’instrumental Golden Leetchies) et les clins d’œil à la perfide Albion (The King, entre Oasis et The Rolling Stones), c’est un tout un pan du rock anglo-saxon que Back In The City convoque, un pied dans chaque décennie (petit côté Pink Floyd sur la ballade psychédélique Ghost Rodeo, dont la conclusion est digne d’un opéra rock ; gros riff à la The Black Keys sur le mid tempo Man Enough), avec pour (nombreux) points forts une production riche mais paradoxalement épurée, un grand sens de la composition (structures aventureuses, variété des climats et des registres), et des fins de morceaux souvent dantesques, à l’instar du classic power pop I Never Know If I Know You. Publié par Le Backbeat, le probant A Place Where Life Is Better se clôt sur un merveilleux Open Sky, paré de guitare folk et de piano réverbéré, qui devrait convaincre l’amateur de Radiohead : à vérifier sur place le 5 décembre prochain, au Backstage By The Mill, où les talentueux Back In The City se produiront pour fêter la sortie d’un album réellement convaincant.