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Habitué de ces pages depuis l’album Back From Wherever (2006), le multi-instrumentiste orléanais David Fakenahm aura – à sa façon – contribué à la vie du webzine, en participant aux tributes consacrés à Sugar, R.E.M. et PJ Harvey. Sans trop savoir pourquoi ni comment, nous étions l’année dernière passés à côté de Family Tree, qui rouvrait la parenthèse après dix ans de silence et un One Thing Remains (2013) que nous avions en son temps particulièrement apprécié. Heureusement, David n’attendra pas une autre décennie avant de se manifester et nous offrir un nouvel (et sixième) opus, Landcapes, qui plonge ses racines dans le meilleur de la pop océanienne (porté par des arpèges de guitare cristallins, le catchy My Memories rappelle The Go-Betweens ou The Bats) et du rock des college radio américaines 80 s (le lumineux I Will Follow, atmosphère cow-boy, étonnant pont garage psychédélique). Cela étant, le cœur de Landcapes, qui s’ouvre sur le très concis Draught (durée : une minute), probablement destiné à remettre (avec le sourire) les pendules à l’heure (« Hello, it’s me again »), est constitué de ballades soyeuses, oscillant entre folk et soul, à l’instar de Storms, Miss The Sun et A Year – dont le refrain, tel un mantra, est absolument convaincant -, triplette classieuse sur laquelle le chant grave et ample de David Fakenahm évoque Bowie période 70 s. Mention spéciale à A New Home, folk song mutante avec couplets lounge (les percussions ; les intonations soul) et contrepoints western (steel guitar et orgue), avant un long final instrumental qui voit mélodica et harmonica s’entremêler avec délicatesse. Riche de ses influences et d’une musicalité radieuse, Landcapes est un disque attachant mais surtout une nouvelle pierre angulaire dans le jardin florissant de son auteur. Paysage humain.