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Dans ce disque labyrinthique, Arnaud Le Gouëfflec artiste tellement multi-casquette qu’il doit avoir plusieurs têtes, tisse une tapisserie sonore où se mêlent l’absurde et la mélancolie.

Comme un détective des émotions, il dissèque les petites misères de l’existence, les plongeant dans un bain sonore aux couleurs et aux tempos changeants. On y retrouve l’esprit de Kafka, bien sûr, mais aussi celui de Jorge Luis Borges, avec cette joie noire qui transfigure le désespoir en farce mystérieuse.

Tel un entomologiste méticuleux, Arnaud Le Gouëfflec a capturé dans un écrin sonore les éphémères instants de l’absurde, les petites humiliations du quotidien, les angoisses métaphysiques qui nous rongent de l’intérieur mais aussi la soif de liberté qui peut jaillir dans les moments de lâcher prise. Un album à l’image de son créateur et de ses invités : une rencontre fortuite, un jeu de hasards qui a donné naissance à une œuvre singulière, où la chanson se fait miroir dans un labyrinthe de fête foraine, où l’on tomberait par surprise sur Mocke, Claire Grupallo et Thomas Poli, les brillants partners in crime sur cet album du plus en plus mystérieux Arnaud le G.