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TDébut 2021, c’est avec enthousiasme qu’en ces pages nous évoquions le premier album éponyme de Toru : « Une expérience unique, conversation entre l’homme et l’animal, dans le fracas d’un troupeau au galop ». Le trio niçois – qui tire son nom d’un personnage de L’Ange en Décomposition, roman de Yukio Mishima publié en 1971, soit trois mois après le suicide de son auteur – est de retour et frappe très (très) fort : dès les secondes inaugurales de Velours Dévorant, leur nouvel opus, nous voilà happés dans un sidérant maelstrom bruitiste, l’incandescent VHS – sept minutes de noise post-hardcore en apesanteur, zébrées de distorsions torturées, de riffs telluriques et de syncopes rythmiques. S’ils excellent à faire tomber la foudre, Nicolas Brisset, Héloïse Francesconi et Arthur Arsenne n’en oublient pas de déstructurer l’orage né de leurs doigts, de leurs mains, de leur fougue, à l’instar du dantesque Voiles, démarrant sur les chapeaux de roue avant de glisser vers un post-rock instinctif, sourd, menaçant, et ensuite, tout se fondra dans un mur de bruit blanc. Plus mélodique et porté par une batterie tribale, Volutes a la beauté sombre et sauvage des virées urbaines nocturnes : l’on s’imagine transpercer la ville dans une voiture lancée à toute vitesse, le paysage défile au ralenti. En cinq solennels instrumentaux, Velours Dévorant ronge l’acide qui devrait le dévorer et renverse, dans un même geste ample, les rôles et la table, convoquant non seulement le démon électrique mais également percussions, synthétiseurs modulaires et flûtes, afin d’enrichir le magma concocté par les farouches Toru. Magistral.




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