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C’est un dimanche gris et humide à paris, un jour triste aussi, car je raccompagnais le matin ma fille de 10 ans (dont j’avais la garde pendant les vacances d’hiver) à la gare, malheureusement, c’était un jour de malchance, car elle a raté son train à cause de moi, j’ai attendu avec elle dans le café en face des voies, le prochain train partit 3 heures plus tard. La malchance m’a poursuivi jusqu’au soir, j’arrivais largement en avance pour le concert, le temps d’aller boire quelques bières, l’heure venue je me présente avec une amie devant le café de la danse, le rideau était baissé, Elysian Fields, allait monter sur scène ce soir, mais à la maroquinerie... La pluie et la nuit s’abattent sur nous, nous prenons un taxi, et nous arrivons in extremis pour le début du concert qui sera le meilleur concert de cette année...

le temps s’est arrêté le dimanche 8 mars rue boyer à Paris pour le concert d’EF, Jennifer Charles après 3 ans d’absence revient requinquée d’un long voyage, ou elle a rencontré l’amour avec un homme de pouvoir proche de Sarkozy à la réunion, puis la désillusion lui est apparue lorsqu’il l’ embarqua dans une entreprise de vignes au Texas. Dégoutée par cet homme intéressé uniquement par le profit, elle fuit au Mexique, elle y rencontra un pianiste qui n’a que 3 doigts, elle l’emmènera dans ses bagages à New York, pour retrouver son compagnon guitariste Oren Bloedow. Son dentiste et son premier fan, à son retour, l’a demandé en ami sur facebook, il finira dans le groupe à jouer de la batterie... C’est de cette façon totalement loufoque, vers la fin du concert, dans une ambiance de cabaret ou les âmes soumises aux charmes de Jennifer, qu’elle présente ses musiciens, avec une narration cinématographique truculente sur du rock noir, mais illuminé !

Jennifer Charles, est une petite fiole remplie de poison, débouchez là et vous serez aspiré dans un cabaret mauve bondé ou le public n’est plus qu’une âme vibrant aux caresses vocales de cette prodigieuse plante carnivore... elle fera de vous son jouet, ne comprenant pas un seul instant ce qui vous arrive, transformé en animal de sa basse-cour, vous vous laisserez picorer le coeur et les tripes, complètement offert, en admiration de la déesse.

Dans sa longue robe noire aux paillettes dorées, elle transcende la musique par sa voix si unique qui vous fait tout oublier, on ferme les yeux pour ne sentir que sa respiration.

On se perd avec elle, on ne sait plus qui on est vraiment tellement la beauté et la subtilité des morceaux vous vont droit dans le coeur. Lorsqu’elle lâche "I like you" dans la foule, on rougit. La guitare a des cordes de velours, le piano est une bande originale de films. Sur certains morceaux, on retrouve la chaleur de l’orgue utilisé dans l’album de Jean louis Murat "a bird on a poire" auquel, elle a participé largement (elle était venue de Californie...). Sa présence n’est sans aucune mesure comparable aux prestations précédentes, notamment celle du café de la danse avec JLM pour cet album, sa timidité s’est évanouie, elle ne ferme que rarement les yeux, elle assume l’hypnose de l’audience. Nick Cave à côté est un rongeur les dents pleines de persil, elle fait fondre la banquise cette Jennifer de grand cru !

"Elle se balance sur un trapèze les pieds nus", elle n’a plus peur du vide, et, son balancement nous hypnotise, "the Afterlife", littéralement "l’après vie" son nouvel album vous enchantera, on ne demande pas mieux que de mourir si l’après vie est aussi confortable qu’un concert d’Elysian Fields".

Allez voir les photos du concert sur le cargo :

La maroq ne s’en est toujours pas remise