En conclusion du premier album de Gablé, nous avions parlé, assez étrangement, d’un disque politique. Pourtant ce disque ne portait ni une pensée politique, ni même une orientation, c’était juste l’attitude qui résonnait comme un acte noble pour la collectivité (je précise la noblesse pour notre classe politique actuelle, qui elle pense à noblesse au premier sens du terme, la noblesse de cour. Je ne sais pas si notre chronique a pu avoir une quelconque influence sur l’écriture de ce nouvel album, mais il est quand même étonnant de trouver des titres comme « First Lady Of A President » « Queen Me » et fin du fin « La Politique », intermède de douze secondes, d’un enfant disant « c’était pas moi qui jouait du saxo » ponctué par un « Quoi » d ‘une petite fille. L’action pour le collectif est donc viscéralement la première rampe à la création chez Gablé. En vingt minutes, il en est plus dit que dans des doubles albums pompeux, il est plus de directions possibles. « Mon côté Féminin » est par exemple un pilonnage électronique ponctué de virgules douces et agréable, et d’un « j’ai mis la friteuse en marche », électrochoc évident pour des féministes sans sens de l’humour (éh… c’est un pléonasme). Alors oui les idées pourraient être livré à des exercices de musculations, d’agrandissements, mais on ne livre pas son œuvre en pâture chez Gablé, on les libère, même si elles s’envolent et ne peuvent livrer totalement leurs secrets. Participatif à l’extrême, les Gablé considèrent qu’un bruit, qu’un instrument, qu’un mot, même en dehors des clous, est comme un citoyen, à qui on laisse la parole, évitant du même cas un extrémiste teigneux, et vite sociétaire d’un spectacle qu’il pourrait fustiger, de façon honteuse. « Sans Du Feu Dans Mes Mains » est la synthèse de toutes ces ouvertures, des klaxons, et la déclaration, comme un poème d’un sage indien, la référence d’une tribus. « I’m OK » est un espoir, là où on en cherche plus, une cure de jouvence, loin de la résignation.