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ADA : peux tu nous rassurer d’entrée, Peter Kernel continuera ?

Camilla Sparksss : Oui, Peter Kernel existe toujours. En ce moment, nous travaillons sur le nouvel album. On va essayer de le sortir en Janvier 2014.

ADA : D’où vient ce patronyme très étonnant avec ces 3 S à la fin

Camilla Sparksss : J’aime le grésillement dans le son du "S". Un seul S paraissait chiant, 2, ça faisait trop Nazi. On a donc décidé d’en mettre 3 !

ADA : Qui se cache derrière Camilla Sparksss

Camilla Sparksss : Aris et moi écrivons la musique ensemble. Il écrit des chansons, j’en écris d’autres et nous en écrivons certaines ensemble. C’est très naturel pour nous, même si nos connaissances en musique électronique sont limitées. ça fait un moment que je voulais faire quelque chose de plus électronique, et je ne voulait pas contaminer la musique de PK avec des sons électroniques, c’est donc pour cette raison que nous avons créé CSSS. Pour nous, les 2 projets sont très distincts ; CSSS est plus un jeu, alors que PK reste pour nous très sérieux. D’ailleurs, on souffre beaucoup quand il s’agit de composer pour PK parce que nous ne pouvons pas Copier/coller ! Aussi, pour CSSS, nous collaborons avec 2 danseuses pour le live. Nous travaillons donc aussi ensemble sur les chorégraphies.

ADA : Comment définirais tu ce projet ?

Camilla Sparksss : Musicalement, pour moi, ça représente une version électronique de Peter Kernel, même si souvent, les 2 projets sont très éloignés.

CSSS un projet en évolution constante, qui peut changer d’un moment à l’autre.

Avec CSSS nous souhaitons nous libérer de n’importe quelle idée qui nous vient à l’esprit : Hyper pop ou hyper noise. On ne veut pas se poser de limites ou chercher une cohérence musicale particulière.

ADA : Ce qui étonne sur tes premiers morceaux c’est l’alliage de chose brut et presque sauvage, et de la douceur (refrain de ‘I’II Teach You To Hunt »). Camilla Sparksss c’est le glace sous le feu ?

Camilla Sparksss : Dans un certain sens, c’est comme ça. Je cherche toujours à satisfaire mes besoins.

J’aime la douceur, mais je préfère les émotions fortes, presque primitives. Peut être parce que je viens de la foret Canadienne ? qui sait ?

ADA : Tu avais besoin de ce minimalisme électro, de cette liberté de jouer sans besoin d’espace ?

Camilla Sparksss : J’avais besoin d’un projet plus léger au niveau de l’instrumentation, qui satisfasse ma passion pour la musique électronique e qui soit facile à gérer pour partir en tournée. La question de l’espace est relative, dans le sens ou je peux m’adapter facilement à de petits lieux, mais aussi absurde que ça puisse paraitre, j’ai besoin de plus d’espace que pour PK par exemple ; parce qu’avec la danseuse on bouge beaucoup. Nos concerts sont presque des performances de danse ratée.

ADA : Pourquoi cette sortie morcelée en single ?

Camilla Sparksss : Parce que ça n’a pas de sens pour le moment de faire un album. Comme je disais, il s’agit d’un projet nouveau, en constante évolution. Je trouve donc le format single plus adapté pour le moment. Cette formule me permet aussi de publier quand j’en ai envie. Si j’ai un nouveau morceau, je peux décider immédiatement de le sortir pour le faire écouter.

ADA : Un album est en préparation ?

Camilla Sparksss : Pour le moment, l’album va attendre. Peut être après mi 2014 si je ne change pas d’idée ?

ADA : Comment travailles tu avec les machines, elles peuvent prendre le pas sur la création ?

Camilla Sparksss : Absolument. Ce qui me fascine dans ce projet, c’est tout le processus de création. Totalement différent de celui de PK. Je suis attiré par les machines, donc ma musique est très influencée par la technique. Dès que je découvre un nouveau son ou un nouvel effet, je fais une nouvelle chanson.

J’essaie d’expérimenter le plus possible.

C’est amusant, même si parfois le choix des sons est tellement vaste qu’on risque de s’y perdre. Tout de même, en général, je cherche à rester dans la simplicité.

ADA : Tu écoutes quoi en ce moment ?

Camilla Sparksss : Beaucoup de musique classique et de musique pour la méditation.

Pas parce que je médite, mais parce que quand nous sommes en tournée, on a besoin de se détacher et de se régénérer. E puis la musique classique, c’est la musique qui m’ennuie le moins.

ADA : L ‘image tient une place importante dans ce projet. D’ailleurs n’est elle pas aussi importante que la musique ?

Camilla Sparksss : Aris et moi avons le même diplôme : Designer en communication visuelle. Je me suis spécialisé en vidéo, et lui en graphisme. L’image est donc pour nous extrêmement importante, autant que la musique. Les séparer, ça serait comme manger les yeux fermés. Il manquerait quelque chose.

ADA : Que gardes tu de ton enfance si particulière ?

Camilla Sparksss : Je n’ai jamais pensé que mon enfance ait été particulière parce que quand j’ai grandit, je n’avais pas de références extérieures. Je m’en rends compte maintenant, surtout quand je vois les enfants grandir dans les villes. Si je devais un jour avoir un enfant, je voudrais le voir grandir dans la foret. Le contact avec la nature est fondamental.

ADA : Le mot de la fin est pour toi

Camilla Sparksss : Je vais de ce pas aller faire voler mon nouvel hélicoptère avec caméra incorporée.

Merci beaucoup et bonne journée !

Merci à Julien Fernandez pour la traduction