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Je crois en ces bêtises simples que sont les coïncidences, en l’absurde des hasards, c’est notre part infantile qui croit aux fantômes, et notre reste de vieillard de ne pas croire en la fin. Je veux croire au diable puisque l’ange dors a mes côté, je veux croire à l’enfer, car Reza vient de me montrer l’Eden perdu. Le petit paradis égaré, dans sa boite de bois, ni cercueil, ni berceau, de ce bois dont sont faites nos peaux. Je crois en la chance d’écouter tomber un son, et d’avoir la chance de le recevoir dans le creux de nos ouïes, si proche de là où je crois que réside l’âme. Je crois qu’aujourd’hui sera un bon jour, les chats noirs, les échelles, les treize, les miroirs brisés, se sèment sur les champs de l’Eden de Reza dans une tornade qui n’est rien de plus qu’un état d’âme devenu œuvre d’art dans mon intime musée auditif. Là, a l’entrée de l’édifice-paradis, s’affiche ce room 502, incandescent agenda de blessure, et je cherche une raison a ce plaisir, et ne découvre que le hasard d’une folie douce, ouvrir l’objet de bois et savourer l’antithèse des Pandore.

Alors voilà comment c’est, la magie, au détour de messages sur un écran virtuel trop plein de plastique et de métaux, le bois vient assommer de sa réalité naturelle les recoins des pixels, et sans savoir, ni vouloir savoir pourquoi, vous voila transporté dans les forêts où couchent les fées prises a la chaleur des farfadets, dans la grande masse verte où les sons caressent d’un érotisme sucré les parois fines de nos oreilles. Reza, reza en espagnol, c’est un verbe qui ordonne : Prie. Je me demande jusqu’où irons ces prières, quel dieux les écoutera, n’importe lequel d’eux, nous même, peut être, en mettant nos petits nous dans ce coffret d’ébéniste divin, qui renferme ces mélodies intensément lumineuses, cette clarté au bout du tunnel (quand tous ceux qui sont passés par là ont gravé sur les parois dudit tunnel des poèmes d’amour et désamour). Je crois en ma chance, croire en la malchance serait trop facile, celle d’avoir usé ces titres en si peu de temps dans ce salon si petit qui m’abrite, et percevoir encore les chairs de poules, et les trèfles a quatre feuilles qui surgissent des murs. Reza, pourquoi avoir posé mon regard sur cette illustration, et bien des contes après, me laisser aller sur I promise comme sur un radeau prenant l’eau, blesser mes sourires sur certaines tristesses sonores, mais vouloir reprendre la mer de nouveau, sur ce bois qui flotte toujours encore sur les océans aux légendes si faciles a croire. Est-ce cette voix douteuse et chaleureuse, conteuse de peut être et peut être pas, sont-ce ces sons si sages qu’ils cachent des lames dans des profondeurs, des graves charnels qui tentent la chance d’un cover nocturne de Bashung et osent les simplicités sur des lignes aigues ? Je crois en ma chance comme je crois au talent, quand il sait jouer des erreurs pour destin, et se destine aux fortunes inconnues, quand il est clair que des vicissitudes naissent souvent le plaisir.

Vous dire que Reza joue encore le risque de la chanson sensible, au jeux incertain des crowfunding, le tout pour le tout, essayer le succès ou la défaite, les malheurs ou bonheurs, mais croire en moi comme je crois aux aléas de la vie, et au pouvoir de la musique, tôt ou tard, la chance les prendra, l’art des chanteurs sages c’est penché sur eux tout petits, et ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler leurs chansons, jetez vos dés, écoutez, tentez la chance de Tornado.




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