Non, je n’ai pas profité des différents confinements pour exhumer de mon grenier une vieille K7 audio, d"un carton au milieu de concerts au son malingre, de copies de The Band venant d’un marché d’Afrique du Nord ou encore de péchés de jeunesse quand le physique d’une chanteuse comme celle de Cock Robin pouvait aboutir à un trou dans mon argent de poche.
Non pas de K7, pas plus de vinyle ou de cd, un dossier et des mp3, car c’est ainsi nous dématérialisations (que vont devenir nos greniers lieux aux découvertes magiques ?).
Ces fichiers sont de Cabbages, ou les choux, vous savez ce légume que vos parents vous forcez à manger sous peine de devoir ranger l’ensemble d’un endroit peuplé d’araignées. Cabbages nous arrive de Berlin, avec comme caractéristique d’avoir un aranéide au plafond, et une passion pour le contre-pied, se jouant des bases solides des Beatles, les dynamitant avec du vinaigre acide et une ironie qui convolerait en juste noce avec le dernier des Mohicans du low-fi. Sans jamais réussir à percer le mystère de ces chansons aussi baroques que barrées, l’écoute de cet album de Cabbages a au moins le bonheur de nous donner les ficelles pour remonter le cours d’une nostalgie qui a eu le mauvais génie d’avoir abusé de sa présence et de connaître un ostracisme nouveau et idiot. Cabbages ne pourra pas survivre sous mon toit, car la technologie n’aime pas la chaleur, mais les vibrations de ces chansons pourraient bien me tourner autour. Un chou-chou.