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Pendant une époque lointaine, j’étais jeune. Je ne me souciais pas encore de l’avenir de l’humanité en pensant à ma descendance, j’avais une phobie administrative qui me mettait dans le rouge, et j’avais encore une mauvaise peau qui m’empêchait de véritablement assumer mon physique. À cette époque, tous les stratagèmes étaient bons pour masquer mes problèmes, des cheveux longs, une casquette et le shoegaze. Cette musique, qui nécessitait le moins de muscles pour la traduire physiquement, était parfaite, le cou unique partie du corps pliée, laissant les cheveux créer un voile protecteur. Ces souvenirs me sont revenus à l’écoute de « Funstatic » premier album euphorisant de Tapeworms. Car en retournant dans mon passé, le groupe n’a pas oublié de m’affubler de fringues de l’époque actuelle, me désincrustant pour profiter de la touche très personnelle de « Funstatic ».

Car si les fondements du shoegaze y sont, si le chant de Margot est en adéquation avec cette musique qui semble absorber la charge tellurique du son, le groupe y injecte une dose d’électronique avec une minutie démente, réussissant le dosage parfait en électricité et électronique, tradition et sensation présente.

Dés l’ouverture (Next Time (Maybe)) pose les jalons de ce que sera sa musique, nous submergeant par palier avec une forme de swing épatant confirmé par « Safety Crash » qui s’écoute avec une manette de playstation dans les mains, évitant les pièges d’un jeu de plateforme, qui ici serait une portée musicale.

Sous une fausse nonchalance (Dog Concern) Tapeworms dynamite tout sous nos yeux ( Crush Your Love), proposant des mélodies vocales au charme fou avec des déflagrations qui nous magnétisent. Le titre de l’album reprenant le nom du groupe semble être le manifeste du groupe, un titre qui ne fait aucune économie, revisitant My Bloody Valentine dans le tambour d’une machine à laver. La musique de Kevin Shields n’en ressort pas plus propre, mais plus festive, plus communicative. C’est tout ce qui fait le bonheur de ce disque, c’est que cette musique qui servait à couper les ponts pour ne regarder que ces pieds, là elle est faite pour la communication, toujours la tête embrumée et le corps las, mais là par les vapeurs enivrantes du temps présent. Un disque qui fait du bien, un disque funstatic.




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