> Critiques > Labellisés



À chaque époque du projet de Rémi Richarme, sa formule évolue depuis 2011, et cette livraison de 2021 (prévu en 2020, mais vous comprendrez le recul de la date de sortie) ne déroge pas à la règle. Alors que nous avions quitté le groupe en sextuor notamment pour la trilogie « Modern Life », nous retrouvons Rémi dans un quintet. Plus que le nombre, le groupe change de tonalité, abandonnant les instruments acoustiques pour une plongée dans l’univers des guitares électriques et des synthétiseurs. Et ce sont les chakras grands ouvert que le groupe signe un disque pantagruélique de quinze titres, se baladant autant dans les contrées californiennes, dans un psychédélisme débridée et futuriste que dans la pop en reconstruction des années 80, entre malaise et émerveillement de la construction d’une forme de Kolkhoze « La Vallée » et son côté « Luka » sur la grande muraille de Chine nous avait attrapé et nous attendions la suite avec une impatience non feinte. Et la récompense est à la hauteur de cette attente. Les titres sont des invitations douces et surréalistes (Trou Noir), surfant sur une frise chronologique qui serait tracée par un navigateur dans les quarantièmes rugissant, pouvant tout autant s’ouvrir dans les velours d’un souterrain qui deviendra le carburant du futur (Jevelin Xit) que faire rugir de jalousie un gang de surfeurs biarrots (Plus Rien à Faire). Aucun titre ne se détache vraiment de ce « Week-End » qui ose les chemins de traverse, nous évitant la froide morgue du dimanche à dix-sept heures à grand coup de cuivre commuée en sabre laser (La Menace Fantôme). L’ensemble tient sur un fil, mais maîtrise à merveille le dosage pour ne pas tomber, s’offrant même des arabesques dénuées de gratuité, remplies de justesse (le sublime « Drôle de Journée »). C’est un disque à la légèreté qui aura du poids dans les semaines à venir, car «  Le Week End » devrait en accompagner plus d’un pour survivre de la semaine (en chantant par exemple dans les couloirs du métro « Paix Sociale » morceau grinçant à l’ironie mordante, surtout dans le contexte dans lequel nous sommes, et celui vers lequel nous tendons) . En changeant d’orbite, Satellite Jockey nous envoie une nouvelle fois des ondes ultras positives.