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  • 20 novembre 2021 /
    Liars
    “The Apple Drop” (Mute)

    rédigé par gdo
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Pour ce nouveau voyage en solitaire, le gigantesque (et pas que pour la taille) Angus Andrew a décidé de se plonger le plus profondément en lui, imaginant ce monde enfoui dans ces entrailles, comme une galaxie qu’il arpenterait comme un astronaute perdu, isolé, mais bravant la peur, en tentant de lui foutre encore plus la trouille (Sekwar).

« The Apple Drop » est en cela un disque d’une massivité nouvelle chez Liars, comme si un concept devait traverser celui-ci, ne dilapidant pas son énergie en une ou deux montées terrifiantes, diluant cette puissance dans des chansons tarabiscotées, mais tenues. Car on ne parle pas assez de cette écriture dans la musique contemporaine, faisant de la discographie de The Liars quelque chose d’à part dans la musique actuelle.

Pouvant tout à la fois nous prendre dans un tube vertigineux qui s’ignore (Big Appetite) et nous plonger dans le tumulte d’un cerveau qui ne se repose jamais (Star Search).

Ce disque est une forme de quête intérieure que l’immense Angus Andrew entame après des derniers disques tournés vers une forme de déconstruction que nous pourrions presque voir comme suicidaire, donnant à son ancien trio le droit de se saborder. C’est une thérapie, presque une analyse qu’il s’offre ici, déballant l’ensemble de ses névroses (My Pulse To Ponder) en soignant la narration, nous mettant tout le temps dans la position d’un randonneur qui ne connaîtrait que des chemins longeant des ravins aux échos lointains.

« The Apple Drop » est au final un disque à part d’une discographie qui ne sait que l’être, ne connaissant qu’une seule routine, celle de chercher à se mettre en danger. Liars tente de se perdre en rentrant en lui, mais signe probablement le disque le plus ouvert qu’il n’est jamais sorti.