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Portishead tire son nom de la ville de Portishead, une cité dont le groupe est originaire et qu’il décrivait comme froide et désespérée (et portuaire).

Bonne pioche.

Agnès Gayraud n’a pas appelé son projet Tarbes, la ville de son enfance, mais La Féline.

Aurais-je abordé son projet avec la même oreille si plutôt que ce nom mystérieux, la musicienne avait choisi comme patronyme pour son projet la préfecture du département des Hautes-Pyrénées ?

Á priori non.

J’aurais même trouvé le nom Portishead plus raccord avec la beautée cinématographique (mais intimiste) d’un album aussi marquant que Adieu l’enfance.

Et en s’entêtant à filer la comparaison psycho-géographico-musical, quelles seraient les points communs entre Portishead et La Féline ?

Une ambition musicale forte et assumée ? Des émotions offertes, entre pudeur et franchise, entre secret et inconscient collectif ?

Tarbes est un superbe album de redécouverte d’un lieu et d’une vie.

La nostalgie est un magnifique carburant pour La Féline, et ici elle s’enrichit de textures et de rythmiques qui éloignent à la vitesse de la Tramontane les clichés de l’album journal intime pour nous emmener plutôt vers une intriguante relecture New Wave de la Nouvelle Vague.

Comme si Les Young Marble Giants chantaient le cinéma d’Agnès Varda dans une belle ville de province, entre longues ombres et soleil rasant.